Un rapport constate qu’il n’y a pas assez d’options durant le jour

Aug 22, 2024

An English version of this blog post is available here.

Je suis l’auteur principal d’un rapport publié récemment (en anglais seulement) et commandé par Vibrant Communities Calgary, examinant les facteurs qui sont associés au trouble social dans les transports en commun (y compris le trouble social impliquant les personnes en situation d’itinérance). Mes co-auteurs sont Lee Stevens et Tessa Penich.

Voici 10 choses à retenir :

1. Les empoisonnements aux drogues involontaires sont à la hausse à Calgary, et de plus en plus, ils ont lieu dans des endroits publics, y compris dans les transports en commun. D’ailleurs, le taux de décès par empoisonnements aux drogues sur 100 000 personnes à Calgary a plus que doublé depuis 2019. Ce qui n’est peut-être pas surprenant est le fait que les appels aux services médicaux d’urgence ont considérablement augmenté durant la même période.

 2. Le nombre de gens qui dorment dans des campements, c’est-à-dire qui dorment à la dure en groupe, est également à la hausse à Calgary. Les signalements de campements effectués par l’entremise du système 311 de la ville de Calgary ont quintuplé entre 2018 et 2023.  Les facteurs principaux à l’origine de ce phénomène comprennent sans doute le faible taux d’inoccupation des logements locatifs à Calgary (1,4 % depuis octobre 2023), des conditions inadéquates dans les refuges d’urgence et un manque d’options en matière de réduction des méfaits.

3. À Calgary, il y a peu d’options disponibles durant la journée pour les personnes en situation d’itinérance. Dans le cadre de cette étude, j’ai mené des groupes de discussion avec des personnes itinérantes. Ces dernières ont indiqué qu’une des raisons les plus fréquentes pour lesquelles elles utilisaient les transports en commun était pour se protéger contre le mauvais temps1. Certaines utilisent le CTrain pour passer le temps durant la journée jusqu’à ce qu’elles puissent accéder au refuge de leur choix le soir venu.

4. En outre, Calgary n’offre pas assez de services de traitement et de réduction des méfaits. Bien que des services de consommation supervisée soient offerts, aucun d’entre eux ne prévoit des services d’inhalation, laquelle est de plus en plus courante.

5. Souvent, les personnes qui utilisent des substances illicites se sentent plus en sécurité dans les transports en commun plutôt qu’ailleurs. Ceci est dû en grande partie aux nombreuses caméras de vidéosurveillance installées dans les transports en commun, ainsi qu’aux nombreuses personnes qui peuvent les voir et les entendre (c.-à-d. des personnes qui peuvent appeler les secours en cas d’un éventuel empoisonnement aux drogues). Autrement dit, si un individu fait une overdose dans les transports en commun, ce dernier estimera qu’il aura une meilleure chance de survie que s’il fait une overdose dans un autre endroit.

6. Les options de soins de santé pour les personnes en situation d’itinérance ne sont pas adéquates, et en particulier si les patients doivent à la fois faire face à des difficultés en matière de santé mentale et de toxicomanie. Selon un prestataire de services interrogé dans le cadre du rapport, le personnel hospitalier refusera de voir les patients qui sont en état d’intoxication. Un autre prestataire de service a affirmé : « Ce qui est frustrant, c’est qu’on les amène à l’hôpital pour qu’ils se fassent examiner par un docteur. Mais quand le docteur voit que le problème est causé par des drogues, désolé, ils les renvoient, il ne peut pas les aider. »

7. Il n’y a pas assez d’options de soins de répit médicaux pour les personnes vulnérables à la sortie des hôpitaux. Les prestataires de services interrogés dans le cadre du rapport ont fourni quelques exemples d’hôpitaux qui donnent un congé rapide à leurs clients et n’offrent pas de soins après la sortie. Il apparaît donc que Calgary ait besoin de mettre en place davantage d’initiatives de répit médical prévues pour les personnes en situation d’itinérance qui sont assez bien pour quitter l’hôpital, mais qui ne sont pas assez bien pour retourner dans un refuge d’urgence. Ces services, offerts par des prestataires de soins de santé, dont des médecins et des infirmières/infirmiers, peuvent inclure la gestion de cas, ainsi que de l’aide pour trouver un logement et pour faire des demandes d’aide au revenu.

8. La coordination entre les organismes qui procurent des services d’approche n’est pas toujours optimale. Les représentants des services de police interrogés dans le cadre du rapport ont fait part de leurs inquiétudes concernant ce qu’ils considèrent être une coordination inadéquate entre les équipes d’approche. De nombreux agents de police sont d’avis que les services d’approche devraient être prolongés, tout en précisant que la plupart de ces équipes ne sont pas opérationnelles 24 heures sur 24, 7 jour sur 7.

9. Le rapport recommande un plus grand investissement dans les services d’urgence pour les personnes en situation d’itinérance. Ces investissements pourraient se traduire par la création de nouveaux sites et davantage de places dans les sites actuels; par une plus grande accessibilité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à ces sites plutôt que le soir seulement; et par la mise en place de plus de programmes de jour. Des options de jour pourraient comprendre un soutien pour trouver un logement et un emploi, et pour faire des demandes d’aide au revenu.

10. Le rapport fait plusieurs autres recommandations. Ces recommandations portent sur le besoin de : plus d’options de traitement et de réduction des méfaits (y compris la création d’un ou plusieurs sites de consommation supervisée qui permettent l’inhalation); davantage d’options de soins de répit médicaux; une meilleure coordination des services d’approche dans la rue; et davantage de logements abordables.

En résumé. Ce blogue est le résumé d’un rapport publié récemment et commandé par Vibrant Communities Calgary. Le rapport dans son intégralité peut être téléchargé ici (en anglais seulement).

Je tiens à remercier Jenny Morrow et Annick Torfs pour l’aide qu’elles m’ont apportée dans la préparation de ce blogue.