Ten things to know about the Bloc Québécois’ housing platform

Ten things to know about the Bloc Québécois’ housing platform

Ten things to know about the Bloc Québécois’ housing platform

La version française de ce billet se trouve ici.

With Canadians heading to the polls in a federal election this month, the Bloc Québécois (‘the Bloc’) have released their election platform, which includes a section on housing.

Here are 10 things to know. 

1. The Bloc urges the federal government to increase housing subsidies for low-income households. It suggests that such annual federal funding should gradually increase to the point where it becomes equivalent to 1% of annual federal revenue. This is an odd commitment to make, however, as planned federal spending on housing, which is primarily for low-income households, is already projected to be in that range.

2. The Bloc Québécois calls for predictable, ongoing funding for housing, rather than ad hoc agreements. This echoes the sentiments of most (if not all) providers of non-profit housing in Canada, who find it very challenging to plan appropriately when they have very little advance notice of funding.

3. The Bloc proposes that all surplus federally-owned properties be used primarily to develop new housing for low-income households. This is an interesting idea. During John Tory’s mayorship, the City of Toronto has made successful use of public lands for affordable housing through an initiative called Housing Now

4. The Bloc Québécois calls for a tax on real estate speculation in order to curb rising housing costs. They provide no details on this proposal. 

5. The Bloc calls for reform to Canada’s home ownership regime in order “to take into account different realities of Quebec households and increasingly diverse family situations.” They do not explain what they mean by this. It’s possible they’re referring to the fact that Quebec has a larger proportion of unmarried couples, one-person households, single-parent households and same-sex households.

6. In contrast to the other major parties, the Bloc does not stress the importance of turning more households into homeowners. This may stem from the fact that renting is more common in Quebec (and more socially acceptable) than in other parts of Canada.

7. The party proposes a national acquisition fund. They say this would allow co-op and non-profit housing providers “to acquire residential buildings currently accessible in the private market” and that it would help preserve the affordability of units. They do not say how the fund would operate.

8. The Bloc promises to “ensure that Quebec receives its fair share of unconditional funding of federal homelessness programs…” It is not clear to me why the Bloc feels Quebec currently receives a less-than-fair share of federal funding for homelessness.

9. The Bloc Québécois wants pandemic-related federal funding for homelessness to be made permanent. The Bloc is likely referring to the additional $236.7 million announced for Reaching Home on 21 September 2020, in light of the current pandemic. This would amount to roughly doubling annual federal funding for homelessness. 

10. The platform makes no mention of supportive housing. By “supportive housing” I refer to subsidized housing for marginalized groups (especially for individuals with serious mental health challenges) along with social work support for tenants. Supportive housing has long been viewed as a sensible policy response for persons experiencing long-term homelessness. 

In sum. The Bloc Québécois’ housing platform, while short on detail, provides sensible policy proposals that can help inform the national debate. In sharp contrast to the other major parties, they do not emphasize the importance of making home ownership possible for more Canadians. The Bloc’s attention to the homelessness file is a breath of fresh air.

I wish to thank the following individuals for assistance with this blog post: Daniel Béland, Michèle Chappaz, Marc-André Gagnon, Michel Laforge, James McGregor, Alain Noël, Steve Pomeroy, Sylvia Regnier, Vincent St-Martin, Greg Suttor, Alex Tétreault, Sam Watts and several anonymous reviewers.

Ten things to know about the Bloc Québécois’ housing platform

10 faits saillants sur la plateforme du Bloc Québécois en matière de logement

10 faits saillants sur la plateforme du Bloc Québécois en matière de logement

An English-language version of this blog post is available here.

Comme les Canadiennes et Canadiens se préparent à aller aux urnes la semaine prochaine, le Bloc Québécois (« le Bloc ») a lancé sa plateforme électorale qui comprend une section dédiée au logement.

En voici 10 faits saillants.

1. Le Bloc presse le gouvernement fédéral à augmenter les subventions au logement pour les ménages à faible revenu. Il suggère que le financement fédéral en question devrait augmenter graduellement jusqu’à ce qu’il équivaille à 1 % des revenus fédéraux annuels. Celui-ci est un engagement bizarre comme on estime que les dépenses fédérales prévues en matière de logement, destinées principalement aux ménages à faible revenu, sont déjà de cet ordre-là.

2. Le Bloc Québécois préconise un financement stable et en continu en matière de logement, plutôt qu’un financement par le biais d’ententes ad hoc. Cette idée fait écho aux inquiétudes de la majorité des fournisseurs de logement à but non lucratif à travers le pays, si pas tous les fournisseurs, pour qui les délais d’obtention de nouvelles reliées à leur financement sont trop brefs pour planifier adéquatement.

3. Le Bloc propose que tous les biens immobiliers excédentaires fédéraux soient consacrés principalement au développement de nouveaux logements pour les ménages à faible revenu. Cette idée est intéressante. Pendant le mandat de John Tory à la mairie, la Ville de Toronto a utilisé avec succès des terres publiques pour le développement de logements abordables dans le cadre de l’initiative Housing Now (lien en anglais).

4. Le Bloc Québécois veut imposer une taxe sur la spéculation immobilière afin de modérer les augmentations des prix du logement. La plateforme ne contient aucun détail sur cette proposition.

5. Le Bloc veut une réforme du régime d’accès à la propriété « pour tenir compte des réalités différentes des ménages québécois et des situations familiales de plus en plus diversifiées. » On n’explique pas ce que le parti entend par ceci. C’est possible qu’il fasse référence au fait que le Québec a une plus grande proportion de ménages à une personne, monoparentaux, et à couples non mariés ou du même sexe.

6. Au contraire des autres partis principaux, le Bloc ne place pas d’accent sur l’importance de rendre plus de ménages propriétaires de leur logement. Ceci pourrait découler du fait qu’être locataire est plus commun et plus socialement acceptable au Québec que dans les autres régions du Canada.

7. Le parti propose un fonds d’acquisition. Il prétend que ce fonds permettrait aux fournisseurs de logement coopératif et à but non lucratif « d’acquérir des immeubles de logements actuellement accessibles dans le marché privé » tout en assurant l’accessibilité financière des unités. Il ne précise pas comment ce fonds opérerait. 

8. Le Bloc promet de s’assurer que « Québec reçoit sa juste part de financement, sans condition, des programmes fédéraux de lutte à l’itinérance…» Il n’est pas clair ce qui justifie l’impression du Bloc que le Québec reçoit moins de financement fédéral qu’il est dû pour lutter contre l’itinérance.

9. Le Bloc Québécois veut que les augmentations de financement fédéral en matière d’itinérance liées à la pandémie deviennent permanentes. Le Bloc fait probablement référence aux 236,7 millions de dollars annoncé le 21 septembre 2020 pour Vers un chez-soi dans le contexte pandémique. Ceci représenterait approximativement un doublement du financement fédéral annuel pour la lutte contre l’itinérance.

10. La plateforme ne contient aucune mention de logement supervisé. Par « logement supervisé », j’entends le logement subventionné pour les groupes marginalisés (surtout pour des individus ayant de sérieux défis de santé mentale) ainsi que l’appui de travailleurs sociaux pour les locataires. Le logement supervisé est considéré depuis longtemps une réponse politique raisonnable pour les gens en situation d’itinérance de longue durée.

En somme. La plateforme du Bloc Québécois, bien qu’elle ne contienne pas beaucoup de détails, propose des politiques raisonnables qui peuvent informer le débat national. Le manque d’accent sur l’importance de devenir propriétaires crée un contraste marqué avec les autres partis principaux. L’attention que pose le Bloc sur le dossier de l’itinérance est un vent de fraîcheur.

Je souhaite remercier les personnes suivantes pour leur appui avec ce billet : Daniel Béland, Michèle Chappaz, Marc-André Gagnon, Michel Laforge, James McGregor, Alain Noël, Steve Pomeroy, Sylvia Regnier, Vincent St-Martin, Greg Suttor, Alex Tétreault, Sam Watts et plusieurs réviseurs anonymes.

Ten things to know about the Liberal Party’s housing platform

Ten things to know about the Liberal Party’s housing platform

Ten things to know about the Liberal Party’s housing platform

La version française de ce billet se trouve ici.

With Canadians heading to the polls in a federal election next month, the Liberal Party of Canada has released its housing platform.

Here are 10 things to know.

1. The Liberals would provide $1 billion in loans and grants for rent-to-own projects. They say they would do this in partnership with private, not-for-profit, and co-op partners, with the goal of “creating a pathway to home ownership for renters in 5 years or less.” They do not say how much of this money would be loans or how much would be grants

2. A Liberal government would introduce a tax-free First Home Savings Account for young Canadians. This would allow Canadians under the age of 40 to save “up to $40,000 toward their first home, and withdraw it tax-free to put toward their purchase, with no requirement to repay it.” While this would encourage home ownership, I suspect it might also result in considerable foregone tax revenue to the federal government.

3. They promise to make the First Time Home Buyer Incentive more flexible. Specifically, the Liberals would “give Canadians the option of a deferred mortgage loan, as an alternative to the current shared equity model, and reduce their monthly mortgage costs.” With the status quo, a percent of the home’s value must be paid back to government; however, with this new proposal, the homeowner would have the option of giving a fixed dollar amount back to government.

4. The Liberals would increase the First-Time Home Buyers Tax Credit and reduce the cost of mortgage insurance. They say they would double the First-Time Home Buyers Tax Credit from $5,000 to $10,000. And they say they would reduce the cost of mortgage insurance provided by the Canadian Mortgage and Housing Corporation by 25%. They say this would result in lifetime savings of $6,100 to “a typical person.”

5. The platform contains several unclear statements about housing-related assistance for cities. It says the Liberals would create a Housing Accelerator Fund, which would make $4 billion available to cities. According to the platform, the goal would be for cities to help create “100,000 new middle-class homes by 2024-25.” The nature of this fund is not clear; nor is it clear whether the $4 billion would consist of grants or loans. The platform also promises that the Liberals would help cities make “core urban land…available for new housing,” so that such land is not simply “held vacant by speculators.” However, it doesn’t explain how it would help cities do this.

6. The Liberals would more than double funding for the (very unpopular) National Housing Co-investment Fund. Among housing practitioners in Canada, this is not a popular program. It has a lengthy and onerous application process that requires considerable expertise on the part of each proponent. Further, once funding is approved, it takes a long time for funding to be delivered (with bridge loans often required by proponents as they await arrival of funding). What’s more, funding levels are often insufficient to enable rent levels that are affordable for low-income tenants. They also say they would double funding for the conversion of empty office space into housing (this sounds like the Rapid Housing Initiative).

7. They would introduce a Multigenerational Home Renovation tax credit. This would apparently “support families looking to add a secondary unit to their homes, to allow a family member to live with them.” No further details were announced about this proposal. Nor is it clear what kind of regulatory changes would be required by municipal or provincial governments in order to enable this.

8. The Liberals commit to developing an Urban, Rural, and Northern Indigenous Housing Strategy. They say they would to this in partnership with Indigenous groups. They also say they would create a National Indigenous Housing Centre to enable Indigenous people to oversee federal Indigenous housing programs.

9. The Liberals would introduce a Home Buyers’ Bill of Rights (it’s noteworthy they don’t also propose a Renters’ Bill of Rights). Appearing to encroach on provincial/territorial jurisdiction, they say the Bill of Rights would:

  • ban “blind bidding” (meaning all bids would be known after the fact, which might address aspects of manipulation);
  • establish a legal right to home inspections (which are currently challenging to do in hot markets);
  • ensure “total price transparency on the history of recent house sale prices” (at present, there is no simple, user-friendly way to get recent transaction prices in a neighbourhood or for a property);
  • require real estate agents “to disclose to all participants in a transaction when they are involved in both sides of a potential sale;”
  • move forward with a publicly accessible beneficial ownership registry (British Columbia already has one);
  • ensure lenders offer mortgage deferrals “for up to 6 months in the event of job loss or other major life event;” and
  • require “mortgage lenders to fully inform buyers of the full range of financing choices and programs available” (this may already be happening).

10. The platform contains an assortment of measures aimed at curbing speculation. These include: deterring rent increases “that fall outside of a normal change in rent” (but this is provincial jurisdiction); the creation of “an anti-flipping tax on residential properties, requiring properties to be held for at least 12 months;” the banning of “new foreign ownership of Canadian houses for the next two years;” and the expansion of the upcoming tax on vacant housing owned by non-resident, non-Canadians “to include foreign-owned vacant land within large urban areas.”

In sum. On the whole, this reads like a platform designed to attract young voters more than one designed to help those at the bottom of the income spectrum. Its decision to more than double funding for a very unpopular housing program is almost as concerning as its total lack of emphasis on homelessness.

I wish to thank the following individuals for assistance with this blog post: Michel Laforge, Michael Mendelson, Steve Pomeroy, Sylvia Regnier, Tsur Somerville, Vincent St-Martin, Ray Sullivan, Greg Suttor and several anonymous reviewers.

Ten things to know about the Liberal Party’s housing platform

10 faits saillants sur le logement de la plateforme libérale

10 faits saillants sur le logement de la plateforme libérale

An English-language version of this blog post is available here.

Le Parti libéral du Canada a dévoilé sa plateforme électorale en matière de logement en vue du scrutin du 20 septembre.

En voici 10 faits saillants.

1. Les libéraux veulent consacrer 1 milliard à des prêts et subventions pour financer les projets de location avec l’option d’achat. Pour ce faire, ils collaboreraient avec les secteurs privé, sans but lucratif, et coopératif, dans le but d’ « en cinq ans, créer une voie qui permettra aux locataires de devenir propriétaires ». Ils ne révèlent pas la proportion des prêts par rapport aux subventions.

2. Un gouvernement libéral mettrait sur pied un compte d’épargne libre d’impôt destiné aux jeunes Canadiens voulant faire l’achat d’une première propriété. Cela permettrait aux Canadiens âgés de moins de 40 ans d’épargner « jusqu’à 40 000 $ en vue de l’achat d’une première propriété, et de pouvoir retirer la somme sans devoir la rembourser ». Il est vrai que cela encouragerait l’achat de propriétés, mais je soupçonne que la mesure représenterait également une diminution importante de revenus pour les coffres fédéraux.

3. Ils promettent de rendre l’Incitatif à l’achat d’une première propriété plus flexible. Plus spécifiquement, les libéraux donneraient aux Canadiens « l’option d’un prêt hypothécaire différé comme solution alternative au modèle actuel de capital partagé, et diminuerait leurs paiements hypothécaires mensuels ». Sous le modèle actuel, une part de la valeur de la propriété doit être remboursé au gouvernement; cependant, cette nouvelle proposition permettrait au propriétaire de rembourser un montant fixe au lieu.

4. Les libéraux veulent augmenter le montant du crédit d’impôt d’une première habitation et réduire le coût de l’assurance hypothèque. Ils disent vouloir doubler de 5 000$ à 10 000$ le crédit d’impôt d’une première habitation. Ils veulent également réduire le coût de l’assurance hypothèque de la Société canadienne d’hypothèque et de logement de 25 %. Ils disent que cela représente une économie de 6 100$ pour une « personne typique ».

5. La plateforme contient plusieurs énoncés flous sur l’aide financière liée au logement qui sera offerte aux municipalités. Elle indique notamment que les libéraux créeraient un fonds de démarrage accéléré pour le logement qui mettrait 4 milliards à la disposition des municipalités pour les aider à créer « 100 000 domiciles pour la classe moyenne d’ici 2024-25 ». Le fonctionnement de ce fonds n’est pas expliqué davantage, et il n’est pas précisé s’il s’agit de subventions ou de prêts. La plateforme contient aussi la promesse d’aider les municipalités à rendre « des terrains urbains […] disponibles pour de nouveaux logements » pour éviter que de tels terrains « demeurent vacants entre les mains de spéculateurs fonciers ». Toutefois, la plateforme n’indique pas comment elle aidera aux municipalités à faire ainsi.

6. Les libéraux veulent plus que doubler le financement du Fonds national de co-investissement pour le logement (qui demeure très impopulaire). Parmi les professionnels canadiens dans le domaine du logement, ce programme n’est pas bien reçu. Son processus de demande est onéreux et nécessite une expertise considérable de la part des demandeurs. De plus, une fois que le financement est approuvé, il tarde à être déboursé (nécessitant le recours à des prêts-relais entretemps). De plus, les montants octroyés sont souvent insuffisants pour permettre de fixer les loyers à un montant abordable pour les locataires à faible revenu. Les libéraux disent aussi vouloir doubler le financement pour la conversion de bureaux vacants en logement (ce qui ressemble à l’Initiative pour la création rapide de logements).

7. Ils proposent un crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles. Cela vise vraisemblablement à « aider les familles qui souhaitent ajouter un deuxième logement à leur habitation pour accueillir un membre de leur famille immédiate ». Aucune information supplémentaire n’a été annoncée à ce sujet. Les lois municipales ou provinciales devant être modifiées pour permettre une telle initiative ne sont pas claires.

8. Les libéraux s’engagent à développer une Stratégie sur le logement autochtone dans les zones urbaines, rurales et nordiques. Ils disent vouloir la mettre en oeuvre en partenariat avec les groupes autochtones. Ils disent également vouloir créer un centre national du logement autochtone pour permettre aux peuples autochtones de superviser les programmes de logements autochtones du fédéral.

9. Les libéraux proposent une charte des droits des acheteurs immobiliers (notons qu’ils ne proposent pas de charte des droits des locataires). Malgré l’empiètement sur les compétences provinciales/territoriales, les libéraux disent que cette charte :

  • interdirait les « offres à l’aveugle » (signifiant que toute offre serait connue après coup, réglant ainsi certains aspects de la manipulation des prix);
  • établirait un droit à l’inspection des domiciles (dans les marchés surchauffés, il est difficile de faire inspecter les propriétés actuellement);
  • garantirait « une transparence totale relativement à l’historique récente des prix des propriétés lors des recherches de titre » (en ce moment, il n’existe pas de façon simple et facile d’obtenir le prix des transactions récentes d’un quartier ou d’une propriété);
  • exigerait que les agents immobiliers « divulguent à tous les participants [les détails d’]une transaction quand ils prennent part du côté vendeur et du côté acheteur »;
  • irait de l’avant avec un registre public des bénéficiaires (comme celui qui existe déjà en Colombie-Britannique – lien en anglais);
  • assurerait que les prêteurs hypothécaires permettent de différer les paiements « jusqu’à 6 mois suivant la perte d’emploi ou d’autre événement de vie majeur »;
  • exigerait que « les prêteurs hypothécaires informent les acheteurs de la pleine gamme des programmes et d’options de financement à leur disposition » (ce qui est peut-être déjà le cas).

10. La plateforme contient une variété de mesures pour réduire la spéculation. Parmi celles-ci : décourager les augmentations de loyer « supérieures à une augmentation normale » (mais cela demeure une compétence provinciale); la création d’une taxe « anti-achat-revente sur les propriétés résidentielles, nécessitant que ces propriétés soient gardées pendant au moins 12 mois; » l’interdiction de « l’achat étranger de maisons canadiennes pendant les deux prochaines années; » et l’expansion de la future taxe sur les logements vacants appartenus par des non-résidents, non-Canadiens « pour inclure les terrains vacants à l’intérieur de grandes zones urbaines ».

En somme. Dans l’ensemble, cette plateforme semble cibler les jeunes électeurs davantage qu’elle vient en aide aux personnes à plus faible revenu. La décision de doubler le financement d’un programme de logement très impopulaire est presque aussi inquiétante que l’absence totale de mesures liées à l’itinérance.

Je souhaite remercier les personnes suivantes pour leur appui avec ce billet : Michel Laforge, Michael Mendelson, Steve Pomeroy, Sylvia Regnier, Tim Richter, Tsur Somerville, Vincent St-Martin, Ray Sullivan, Greg Suttor et plusieurs réviseurs anonymes.

Ten things to know about the federal Conservatives’ housing platform

Ten things to know about the federal Conservatives’ housing platform

Ten things to know about the federal Conservatives’ housing platform

La version française de ce billet se trouve ici.

With a federal election taking place in Canada on September 20, the Conservative Party of Canada has released its platform, which includes several housing-related measures; they include a pledge to create one million new homes in the first three years of a Conservative government.

Here are 10 things to know.

1. The platform contains an assertion about supply that may be misleading. The Conservatives say the “primary cause” of a lack of affordable housing “is that supply simply isn’t keeping up with demand.” While it’s true that there isn’t enough supply of subsidized housing in Canada (for low-income households) it may be misleading to suggest that a lack of supply in the larger housing universe is driving elevated house prices (George Fallis makes a strong argument against that here).

2. The Conservatives make an important link between housing and public transit. They pledge to create public transit in locations “where people are buying homes” and require “municipalities receiving federal funding for public transit to increase density near the funded transit…” I find it disappointing that the platform does not emphasize the need for having rental housing near public transit, especially rental housing that is owned by non-profit entities (including co-ops).[1]

3. The platform pledges to make federal buildings available for housing. Stating that the federal government owns more than 37,000 buildings, the Conservatives say they would make “at least 15%” of those buildings available for housing. This idea has merit. Indeed, during John Tory’s mayorship, the City of Toronto has made use of public landsunderused or vacant—for affordable housing through an initiative called Housing Now.

4. The Conservatives would allow Canadians to defer capital gains tax when selling a rental property and reinvesting in rental housing. Neither firms nor individuals would be required to pay taxes on the sale until they divest from rental housing completely. Such a measure would likely encourage both firms and individuals to purchase rental housing. A wide range of organizations—representing both the for-profit and non-profit sectors—have advocated in favour of this here.

5. The platform commits to enhancing the use of Community Land Trusts for affordable housing. The Conservatives would do this “by creating an incentive for corporations and private landowners to donate property to Land Trusts for the development of affordable housing.” More information on Community Land Trusts can be found here.

6. The Conservatives say they would address speculation in the real estate sector. They would try to curb money laundering by amending legislation, empowering law enforcement officials, and establishing a registry for residential property. They also assert they would ban non-residents from buying homes in Canada, which they say they would do on a trial two-year basis. These measures have the ostensible goal of reducing the selling price of houses.

7. The Conservatives would “encourage foreign investment in purpose-built rental housing that is affordable to Canadians.” This may be intended to counterbalance their proposal to ban non-residents from buying homes (see point #6 above). However, it strikes me as odd—it’s not as though there isn’t enough existing private ownership of rental units in Canada. Why not encourage more non-profit ownership of rental units (including the acquisition of existing private units)?

8. The platform has several commitments pertaining to mortgages. The Conservatives would make more Canadians in expensive cities eligible to become first-time homeowners. They would remove the requirement to conduct a stress test when a homeowner renews a mortgage with a different lender. The platform further encourages “a new market in seven- to ten-year mortgages…”

9. The plan praises the Housing First approach, while also focusing on drug treatment as a way to address homelessness (which is somewhat contradictory). Housing First refers to the immediate provision of housing to a person experiencing homelessness without requiring abstinence or mental health treatment as a condition of housing. The platform further claims that Housing First “has been watered down by the current federal government…” Having said that, as a way to address homelessness, the Conservatives say they would invest “$325 million over the next three years to create 1,000 residential drug treatment beds and build 50 recovery community centres across the country.” The Conservatives would also encourage “land-based treatment programs developed and managed by Indigenous communities…”

10. The platform makes no mention of supportive housing. By this I mean subsidized housing combined with social work support, typically geared toward persons with specific needs (e.g., persons with serious mental health challenges). Supportive housing has long been considered a viable approach to helping house persons who have experienced long-term homelessness.

In sum. The Conservatives’ housing platform is heavily biased in favour of home ownership (as opposed to renting) and for-profit ownership of rental housing. This does not bode well for low-income Canadians, especially the poorest 20% of Canadians. Further, the emphasis on drug treatment as a way to address homelessness is cause for concern.

I wish to thank the following individuals for assistance with this blog post: Alex Hemingway, Michel Laforge, Jeff Morrison, Doug Pawson, Steve Pomeroy, Sylvia Regnier, Vincent St-Martin, Marion Steele, Greg Suttor, Jennifer Tipple, Ricardo Tranjan and three anonymous reviewers.

[1] I’ve previously written about the benefits of non-profit ownership here.

Ten things to know about the federal Conservatives’ housing platform

Dix faits saillants de la plateforme électorale des conservateurs à l’égard du logement

Dix faits saillants de la plateforme électorale des conservateurs à l’égard du logement

An English-language version of this blog post is available here.

En prévision de l’élection fédérale canadienne du 20 septembre, le Parti conservateur du Canada a dévoilé sa plateforme électorale, qui comprend plusieurs mesures liées au logement; notamment celle de construire un million de domiciles pendant les trois premières années d’un gouvernement conservateur.

En voici 10 faits saillants.

1. La plateforme contient une affirmation sur l’offre actuelle de logement qui pourrait induire en erreur. Les conservateurs allèguent que la « cause principale » du manque de logement abordable est que « l’offre ne suit tout simplement pas la demande ». S’il est vrai qu’il n’y a pas suffisamment de logements subventionnés au Canada (pour les ménages à faible revenu), il pourrait être trompeur d’affirmer qu’un manque de logement généralisé dans le marché immobilier est responsable de la flambée des prix (George Fallis défend bien l’inverse dans cet article en anglais).

2. Les conservateurs soulignent un lien important entre le logement et le transport en commun. Ils promettent de créer du transport en commun qui « dessert les endroits où les gens achètent des habitations » et ils exigent que « les municipalités recevant un financement fédéral pour le transport en commun augmentent la densité près de l’infrastructure financée ». Je suis déçu que la plateforme ne mette pas l’accent sur l’importance de situer le logement locatif à proximité du transport public, surtout celui appartenu par des organismes à but non lucratif (dont les coopératives)[1].

3. Le parti s’engage à libérer des édifices fédéraux pour en faire du logement. Les conservateurs soutiennent que le gouvernement fédéral est propriétaire de plus de 37 000 édifices et disent vouloir en libérer « au moins 15 % » pour des fins de logement. L’idée a du mérite. D’ailleurs, sous le maire John Tory, la ville de Toronto s’est servie de terrains publics — sous-utilisés ou vacants — pour des fins de logement abordable à travers l’initiative Housing Now (lien en anglais).

4. Les conservateurs permettraient aux Canadiens de différer l’impôt sur les gains en capital lorsqu’ils vendent et rachètent une propriété servant au logement locatif. Ni les sociétés ni les individus ne seraient tenus de payer cette taxe sur la vente d’une propriété jusqu’à ce qu’ils se retirent complètement du logement locatif. Une telle mesure encouragerait probablement l’achat de logement locatif par les deux types d’acheteurs. Toute une gamme d’organismes et d’individus — représentant le secteur à but lucratif et non lucratif — milite en faveur d’une telle mesure (lien en anglais).

5. Le parti propose d’améliorer l’usage des fiducies foncières communautaires pour le logement abordable. Il le ferait en permettant que les « entreprises et les propriétaires privés donnent des propriétés afin de construire des logements abordables ». Vous pouvez vous renseigner davantage sur les fiducies foncières communautaires ici (lien en anglais).

6. Les conservateurs veulent remédier à la spéculation foncière. Ils veulent freiner le blanchiment d’argent en révisant certaines lois, en augmentant le pouvoir des services policiers, et en établissant un registre des propriétés résidentielles. Ils veulent aussi bannir l’achat de domiciles au Canada par les non-résidents pendant une période d’essai de deux ans. Ces mesures visent apparemment à réduire le prix de vente des maisons.

7. Les conservateurs veulent « encourager les investissements étrangers dans des logements locatifs destinés au marché ». Cette mesure est peut-être là pour faire contrepoids à la proposition discutée au point no. 6. Je la trouve néanmoins curieuse — il existe déjà suffisamment de propriétaires privés de logements au Canada. Pourquoi ne pas encourager les logements à but non lucratif (incluant l’acquisition de logements privés existants – lien en anglais) au lieu?

8. La plateforme contient plusieurs engagements à l’égard des hypothèques. Les conservateurs faciliteraient l’accès à la propriété pour les Canadiens habitant des villes moins abordables. Ils supprimeraient la nécessité de faire une analyse du risque de défaillance des prêts hypothécaires lorsque les propriétaires renouvellent leur hypothèque chez un nouveau prêteur. De même, le parti veut encourager « un nouveau marché d’hypothèques de sept à dix ans […]

9. Le plan fait l’éloge de l’approche Logement d’abord, mais il met également l’accent sur le traitement des problèmes de dépendance comme façon d’enrayer l’itinérance (ce qui est quelque peu contradictoire). Le Logement d’abord veut que les personnes en situation d’itinérance soient d’abord logées sans nécessiter la sobriété ou un traitement en santé mentale comme condition dudit logement. De plus, la plateforme soutient que Logement d’abord a été « affaibli par le gouvernement fédéral actuel […] ». Ceci étant dit, pour lutter contre le sans-abrisme, les conservateurs disent vouloir investir 325 millions de dollars au cours des trois prochaines années afin de créer 1 000 places de traitement résidentielles et convertir 50 centres communautaires partout au pays ». Les conservateurs encourageraient aussi les « programmes de traitement conçus et administrés par les communautés autochtones […] ».

10. Le logement supervisé n’est aucunement abordé dans la plateforme. J’entends par cela, le logement supervisé avec services sociaux, qui vise typiquement les personnes avec des besoins précis (par exemple, les personnes souffrant de troubles de santé mentale sérieux). Le logement supervisé est considéré depuis longtemps comme une approche viable pour les personnes en situation d’itinérance à long terme.

En somme, les mesures de la plateforme des conservateurs sont axées de manière disproportionnée sur l’accès à la propriété (plutôt que la location) et la possession de logements locatifs par des entités commerciales. Cela n’augure pas bien pour les Canadiens à faible revenu, surtout les 20% les moins bien nantis. De plus, l’accent sur la toxicomanie est problématique.

J’aimerais remercier les personnes suivantes pour leur appui avec ce billet : Alex Hemingway, Michel Laforge, Jeff Morrison, Doug Pawson, Steve Pomeroy, Sylvia Regnier, Vincent St-Martin, Marion Steele, Greg Suttor, Jennifer Tipple, Ricardo Tranjan et trois réviseurs anonymes.

[1] J’ai déjà décrit les avantages associés à logement à but non lucratif ici (en anglais).