Responding to homelessness in Yellowknife: Pushing the ocean back with a spoon

Responding to homelessness in Yellowknife: Pushing the ocean back with a spoon

Responding to homelessness in Yellowknife: Pushing the ocean back with a spoon

La version française de ce billet se trouve ici.

Several years ago, I wrote a book chapter on homelessness in Yellowknife, a city located in northern Canada. After a very long production cycle, the book has recently been published and is now available for purchase here.

Here are 7 things to know:

1. Housing is more expensive to build in the Northwest Territories (NWT) than in most other regions of Canada. This stems from higher construction costs, largely due to the costs involved with transporting work crews and supplies to rural communities. Further, once housing is built, it deteriorates more quickly in the NWT than it would in most other Canadian jurisdictions due in part to large temperature differentials between outside and inside houses in winter.

2. Operating costs for housing are usually higher in the NWT as well. This has a great deal to do with higher energy consumption (due to cold weather) and higher energy prices. In the words of my long-time mentor, Luigi Zanasi: “In Nunavut and the Northwest Territories, the cost of drinking water and sewage disposal is extremely high as houses depend on trucked water delivery and sewage tank pumpouts.”[i]

3. Perhaps not surprisingly, renting an apartment in Yellowknife is expensive. As of October 2023, average monthly rent for a two-bedroom apartment in Yellowknife was $1,874. The corresponding figure for Toronto was $1,697. Cost factors discussed above are major reasons for Yellowknife’s expensive rent. Another stems from one private landlord owning nearly three-quarters of the city’s rental units (possibly putting that landlord in a monopoly situation).

4. Across the NWT, social conditions often push people to leave small communities for Yellowknife. Such conditions include inadequate housing, high rates of violence, and unemployment. Those who go to the city are often unemployed and homeless upon arrival.

5. Recent enumeration supports the theory that migration drives homelessness in Yellowknife. According to Yellowknife’s 2021 Point-In-Time Homeless Count (available here), more than 90% of Yellowknife’s homeless population is not originally from Yellowknife, with nearly two-thirds being from another NWT community.

6. One takeaway from all of this is that homelessness knows few borders. Indeed, in order to address homelessness in one city, investments are also necessary in rural areas. This learning applies to other parts of Canada and beyond.

7. One important local innovation is the relaxation of rent thresholds/allowances for social assistance recipients. In April 2018, the ‘rent cap’ for single social assistance recipients without dependants was removed. Previously, this group had been allocated a maximum of $900 per month for rent from social assistance funds, making it very difficult to find rental housing. But now, it’s not unheard of for a single employable social assistance recipient without dependants to have the rent for a $1,500/month one-bedroom housing unit fully covered by the rental portion of their social assistance benefits. As long as the person remains eligible for social assistance, they can access the rental allowance.

In sum. The full book chapter lays out, in detail, an extensive suite of policy responses funded by all orders of government. But a key takeaway is that, as long as there’s deep poverty outside of Yellowknife, homelessness will exist in Yellowknife.

I wish to thank Sylvia Regnier and Annick Torfs for assistance with this blog post.

[i] Luigi Zanasi, Discussion Paper on Expiry of Federal Funding for Social Housing: Implications for the Territorial Housing Corporations (Whitehorse: NWT, Nunavut and Yukon Housing Corporations, 2007) 21.

 

Responding to homelessness in Yellowknife: Pushing the ocean back with a spoon

La lutte contre l’itinérance à Yellowknife : c’est comme vider l’océan à la petite cuillère

La lutte contre l’itinérance à Yellowknife : c’est comme vider l’océan à la petite cuillère

An English version of this blog post is available here.

Il y a plusieurs années, j’ai écrit un chapitre de livre sur l’itinérance à Yellowknife, une ville située dans le nord du Canada. Après un très long cycle de production, ce livre a récemment été publié et peut désormais être acheté ici.

Voici 7 choses à savoir :

1. Le coût de construction des logements est plus élevé dans les Territoires du Nord-Ouest que dans la plupart des autres régions du Canada. Ces coûts de construction plus élevés sont en grande partie dûs aux frais de transport des équipes de travail et des matériaux jusqu’aux communautés rurales. De plus, une fois les maisons construites, elles se détériorent plus rapidement dans les Territoires du Nord-Ouest que dans la plupart des autres régions canadiennes, en partie à cause des différences de température entre l’extérieur et l’intérieur des maisons en hiver.

2. En outre, l’exploitation des logements est habituellement plus coûteuse dans les Territoires du Nord-Ouest.Cette situation s’explique en grande partie par une plus grande consommation d’énergie (en raison du climat froid) et par des prix d’énergie plus élevés. Selon les propos de mon mentor de longue date, Luigi Zanasi : «Au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, le coût de l’eau potable et de l’évacuation des eaux usées est extrêmement onéreux puisque les maisons dépendent de la livraison par camion d’eau potable et de la vidange des réservoirs des eaux usées[1]. »

3. Il n’est donc pas surprenant que la location d’un appartement à Yellowknife soit coûteuse. Depuis octobre 2023, le loyer mensuel moyen d’un appartement à deux chambres s’élevait à 1 874 $. Le montant correspondant pour Toronto se chiffrait à 1 697 $. Les facteurs de coût mentionnés ci-dessus représentent les raisons principales des coûts de location élevés à Yellowknife. Une autre raison réside dans le fait qu’un propriétaire privé possède près de trois quarts des logements locatifs de la ville (ce qui pourrait constituer un monopole).

4. D’un bout à l’autre des Territoires du Nord-Ouest, il est fréquent que les gens quittent leurs petites communautés pour se rendre à Yellowknife en raison des conditions sociales. Ces conditions comptent des logements insalubres, un taux élevé de violence et le chômage. Ceux qui se rendent en ville sont souvent sans emploi et sans-abri dès leur arrivée.

5. Des dénombrements effectués récemment soutiennent la théorie selon laquelle la migration est un facteur déterminant de l’itinérance à Yellowknife. D’après les résultats d’un dénombrement ponctuel des personnes en situation d’itinérance tenu à Yellowknife en 2021 (disponible ici), plus de 90 % de la population sans-abri de Yellowknife n’était pas originaire de Yellowknife et près de deux tiers provenaient d’une autre communauté des Territoires du Nord-Ouest.

6. Ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est que l’itinérance ne connaît pas de frontières. En effet, afin de pouvoir lutter efficacement contre l’itinérance dans une ville, il faut aussi investir dans les régions rurales. Cet apprentissage s’applique également aux autres régions du Canada et au-delà.

7. Une innovation locale importante est l’assouplissement des seuils des loyers et des allocations de loyer pour les récipiendaires de l’aide sociale. En avril 2018, le plafonnement des loyers pour les bénéficiaires célibataires de l’aide sociale sans personne à charge a été supprimé. Antérieurement, on avait alloué à ce groupe un maximum de 900 $ par mois pour le loyer en puisant dans les fonds de l’aide sociale, ce qui faisait qu’il était très difficile de trouver un logement locatif. Mais à présent, il n’est pas rare qu’un bénéficiaire de l’aide sociale célibataire, en mesure de travailler et sans personne à charge, soit entièrement couvert par la partie «loyer » de ses prestations d’aide sociale pour le loyer d’un logement d’une chambre à coucher d’une valeur de 1 500 $ par mois. Tant que la personne reste admissible à l’aide sociale, elle reçoit l’allocation de logement.

En résumé. Le chapitre complet du livre expose de façon détaillée un ensemble exhaustif de réponses politiques financées par tous les ordres de gouvernement. Cependant, la chose principale à retenir est que, tant qu’il y aura une pauvreté profonde à l’extérieur de Yellowknife, il y aura des personnes en situation d’itinérance à Yellowknife.

Je tiens à remercier Sylvia Regnier et Annick Torfs pour l’aide qu’elles m’ont apportée dans la préparation de ce billet de blogue.

[1] Luigi Zanasi, Discussion Paper on Expiry of Federal Funding for Social Housing: Implications for the Territorial Housing Corporations (Whitehorse: NWT, Nunavut and Yukon Housing Corporations, 2007) 21.

Homelessness among racialized persons

Homelessness among racialized persons

Homelessness among racialized persons

La version française de ce billet se trouve ici.

I’m writing an open access textbook on homelessness and have just released Chapter 7, which focuses on homelessness experienced by racialized persons. The PDF version of the full chapter is available here.

Here are 10 things to know:

1. Racialized persons—also known as ‘people of colour’ or ‘racial/ethnic minorities’—are often overrepresented among people experiencing homelessness. Most countries have racist pasts and continue to see ongoing systemic racism, making it challenging for racialized persons to access social services—including housing, income assistance and health care.

2. In order to understand some of the challenges faced by racialized persons, one must understand colonialism. Colonialism can include the forced removal of people from their land, the appropriation of land, the destruction of villages and crops, slavery, and vagrancy laws pertaining to freed slaves. Government-sanctioned violence has driven much of this.

3. Racism is embedded in colonialism. Racism can be defined as “a system of advantages and disadvantages based on race…[This] includes individual‐level beliefs and practices, cultural messages, public policies, and other interconnecting micro‐ and macrolevel dynamics that benefit White people and harm people of color…”[1]

4. Racism makes it more challenging for racialized persons to obtain housing. It also makes it more challenging for them to thrive in educational settings, obtain employment, qualify for income assistance and receive health care. Racism affects who gets targeted by law enforcement officials, who has access to legal representation, who goes to jail and for how long. It impacts which parents (mostly mothers) are targeted by child welfare officials and have their children taken into care. In a nutshell, racism affects the delivery of social services.

5. Within the homeless-serving sector, assessment tools prioritize need for services and that often assess a person’s need or vulnerability. These can create further challenges for racialized persons—much research has found that such triage tools can prioritize White persons over racialized persons.

6. Well-targeted funding enhancements could address some of these challenges. In most countries, social services for racialized persons are severely underfunded; important funding injections could help to both prevent and respond to homelessness among racialized persons. This includes funding for education, employment, healthcare, early childhood development (e.g., daycare), income assistance, housing, eviction prevention, emergency facilities, and homeless outreach services.

7. Representation can also make a difference. According to Olivet et al. (2021), non-profit organizations in the homeless-serving sector “should diversify staff, leadership, and boards of directors to include significant representation by people of color…”[2] Better representation can yield more culturally appropriate services.

8. Programming matters. Whether you operate an emergency shelter, a daytime drop-in service, or housing, it can be beneficial to offer culturally relevant services on a regular basis. Such programming might include music, arts and crafts, language support, and food-related support that might be relevant to racialized persons.

9. Staff training makes a difference. Non-profit agencies should organize staff training on anti-racism, led by racialized persons. This can come in the form of all-day training sessions, and should occur at least once per year. Staff should also be encouraged to seek anti-racism training outside such in-house events in the local community.

10. Ongoing evaluation and oversight is vital. Organizations should endeavour to hold themselves accountable. Accountability mechanisms may include an evaluation framework with inputs, outputs and outcomes specific to racialized clients. It might also include an annual survey specifically for racialized staff and clients. Racialized persons should be involved in the development of any evaluation framework—or at least the portions focused on racialized persons.

In sum. This is a summary of Chapter 7 of a sole-authored, open access interdisciplinary textbook intended to provide an introduction to homelessness for students, service providers, researchers, policy-makers and advocates. All material for this book is available free of charge here. Newly-completed chapters will be uploaded throughout the year.

I wish to thank Sylvia Regnier and Annick Torfs for assistance with this blog post.

[1] Richard, M. K. (2023). Race matters in addressing homelessness: A scoping review and call for critical research. American Journal of Community Psychology.

[2] Olivet, J., Wilkey, C., Richard, M., Dones, M., Tripp, J., Beit-Arie, M., Yampolskaya, S., & Cannon, R. (2021). Racial inequity and homelessness: findings from the SPARC study. The ANNALS of the American Academy of Political and Social Science693(1), 82-100.

Homelessness among racialized persons

L’itinérance chez les personnes racialisées

L’itinérance chez les personnes racialisées

An English version of this blog post is available here.

Je prépare un manuel à libre accès sur l’itinérance et je viens de publier le chapitre 7, qui se concentre sur l’itinérance vécue par les peuples autochtones, notamment en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande. La version PDF du chapitre complet est disponible ici (en anglais seulement).

Voici 10 point à retenir :

1. Les personnes racialisées, que l’on appelle également « personnes de couleur » ou « minorités raciales/ethniques », sont souvent surreprésentées parmi les personnes en situation d’itinérance. La plupart des pays ont connu un passé raciste et connaissent toujours un racisme systémique, compliquant l’accès des personnes racialisées aux services sociaux, dont le logement, l’aide au revenu et les soins de santé.

2. Pour comprendre certains des défis auxquels sont confrontées les personnes racialisées, il faut comprendre ce qu’est le colonialisme. Le colonialisme peut inclure l’expulsion forcée de personnes de leurs terres, l’appropriation de terres, la destruction de villages et de cultures, l’esclavage et les lois sur le vagabondage concernant les esclaves libérés. La violence sanctionnée par le gouvernement est à l’origine d’une grande partie de ce phénomène.

3. Le racisme est ancré dans le colonialisme. On peut définir le racisme comme « un système d’avantages et de désavantages fondés sur la race… [Cela] comprend les croyances et les pratiques individuelles, les messages culturels, les politiques publiques et d’autres dynamiques interconnectées aux niveaux micro et macro qui profitent aux blancs et nuisent aux personnes de couleur[1]. »

4. Le racisme complique l’obtention d’un logement pour les personnes racialisées. Il leur est également plus difficile de s’épanouir dans l’enseignement, d’obtenir un emploi, de bénéficier d’une aide au revenu et de recevoir des soins de santé. Le racisme affecte les personnes ciblées par les services policiers, celles qui ont accès à une représentation juridique, celles qui vont en prison et pour combien de temps. Il a une incidence sur les parents (principalement les mères) qui sont ciblés par les services de la protection de l’enfance et dont les enfants sont pris en charge. En bref, le racisme affecte la prestation des services sociaux.

5. Dans le secteur de l’aide aux sans-abri, les outils d’évaluation permettent de prioriser les besoins en matière de services ainsi que d’évaluer les besoins ou la vulnérabilité d’une personne. Cependant, ces outils peuvent créer des difficultés supplémentaires pour les personnes racialisées. En effet, de nombreuses recherches ont montré que ces outils de triage peuvent donner la priorité aux blancs sur les personnes racialisées.

6. En apportant des améliorations bien ciblées aux financements, nous serions en mesure d’aborder certains de ces défis. Dans la plupart des pays, les services sociaux fournis aux personnes racialisées sont considérablement sous-financés; des apports de fonds importants pourraient contribuer à la fois à prévenir et à répondre à l’itinérance chez les personnes racialisées. Cela comprend un financement pour l’éducation, l’emploi, les soins de santé, le développement de la petite enfance (p. ex., les garderies), l’aide au revenu, le logement, la prévention des expulsions, les structures d’urgence et les services d’approche.

7. La représentation peut également faire une différence. Selon Olivet et al. (2021), les organismes sans but lucratif du secteur de l’aide aux sans-abri « devraient assurer la diversification de leur personnel, de leurs dirigeants et de leur conseil d’administration afin d’inclure une représentation importante de personnes de couleur[2]… » Une meilleure représentation peut entraîner d’avantage de services adaptés à la réalité culturelle.

8. L’importance de la programmation. Que vous soyez responsable d’un refuge d’urgence, d’un service d’accueil de jour ou d’un logement, il peut s’avérer utile d’offrir des services pertinents sur le plan culturel de façon régulière. De tels programmes peuvent comprendre de la musique, de l’art et de l’artisanat, un soutien linguistique et un soutien relié à l’alimentation qui peuvent être utiles aux personnes racialisées.

9. La formation du personnel peut faire toute la différence. Les agences sans but lucratif devraient organiser des séances de formation du personnel contre le racisme menées par des personnes racialisées. Cette formation peut prendre la forme de séances de formation d’une journée entière et devrait avoir lieu au moins une fois par an. Le personnel devrait également être encouragé à rechercher une formation antiraciste en dehors de ces événements internes, au sein de la communauté locale.

10. Une évaluation et une vérification continues sont essentielles. Les organismes devraient s’efforcer à se responsabiliser. Les mécanismes de responsabilisation peuvent inclure un cadre d’évaluation comprenant les entrées, les sorties et les résultats spécifiques aux clients racialisés. Ce cadre peut également comprendre une enquête annuelle s’adressant spécifiquement au personnel et aux clients racialisés. Les personnes racialisées devraient participer à l’élaboration de tout cadre d’évaluation, ou du moins des éléments axés sur les personnes racialisées.

En résumé. Ceci est un sommaire du chapitre 7 d’un manuel interdisciplinaire à libre accès rédigé par un auteur et ayant pour objectif de fournir une introduction à l’itinérance pour les étudiants, les prestataires de services, les chercheurs, les décideurs politiques et les défenseurs. Tout le matériel de ce livre est disponible gratuitement ici. Les nouveaux chapitres seront téléchargés au fur et à mesure qu’ils seront complétés tout au long de l’année.

Je tiens à remercier Sylvia Regnier et Annick Torfs pour l’aide qu’elles m’ont apporté dans la préparation de ce billet de blogue.

[1] Richard, M. K. (2023). Race matters in addressing homelessness: A scoping review and call for critical research. American Journal of Community Psychology.

[2] Olivet, J., Wilkey, C., Richard, M., Dones, M., Tripp, J., Beit-Arie, M., Yampolskaya, S., & Cannon, R. (2021). Racial inequity and homelessness: findings from the SPARC study. The ANNALS of the American Academy of Political and Social Science693(1), 82-100.

Homelessness among Indigenous peoples

Homelessness among Indigenous peoples

Homelessness among Indigenous peoples

La version française de ce billet se trouve ici.

I’m writing an open access textbook on homelessness and have just released Chapter 6, which focuses on homelessness experienced by Indigenous peoples—especially in Australia, Canada and New Zealand. The PDF version of the full chapter is available here.

 

Here are 10 things to know:

1. The impact of colonization has been far-reaching. Since European contact, Indigenous peoples in Australia, Canada and New Zealand have experienced; colonization; the dispossession of land, water and other natural resources; forced relocation; and the loss of family connections and culture. Enduring trauma is one such impact.

2. One legacy of colonialism has been increased rates of homelessness. Put differently, when one: reflects on some of the major causes of homelessness discussed in Chapter 1 of this textbook; marries that with what has happened to Indigenous peoples—typically at the hands of European settlers over several centuries; and then considers present-day systemic racism, it is no mystery as to why Indigenous peoples often experience homelessness at much higher rates than non-Indigenous people.

3. In the face of adversity, Indigenous communities have demonstrated remarkable resilience and cultural strength. That resilience points us to promising practices, all of which must both Indigenous-led and supported by considerable funding injections (including for a broad array of social services).

4. On-site cultural programming is key. Whether we’re referring to an emergency shelter, a daytime drop-in service or housing, it can be beneficial to offer onsite culturally relevant services. Such programming can include music, arts and crafts, language support, and food-related support that might be relevant to local Indigenous populations.

5. Organizations in the homeless-serving sector should consider hiring the services of Elders. This may involve using a rotation of Elders, keeping in mind the diversity of Indigenous peoples in any given community. Different Elders specialize in different teachings, have different skill sets and demonstrate different understandings of various issues. These may also involve Elders being ‘on call’ to residents who want to seek guidance outside of organized events. It is extremely important to provide appropriate compensation to Elders.

6. Staff training on Indigenous awareness is essential. Such training should be led by Indigenous peoples, ideally from the local community. It can sometimes come in the form of all-day trainings for all staff, and should occur at least once per year. Staff should also be encouraged to seek Indigenous cultural awareness training outside of such trainings—e.g., at local universities and colleges.

7. Guest presentations can have a positive impact. While full-day trainings can be very meaningful, guest presentations on Indigenous matters may be shorter and more frequent. They can be made by Elders, knowledge keepers, Indigenous-focused service providers and university-based researchers. Presentations can be for staff, board members or program participants (i.e., clients). One possibility is to have lunch-time presentations for staff in 9-5 work settings; another is to have an evening speaker series at an emergency facility or apartment building. Presenters should be offered an honorarium and have their expenses covered.

8. Indigenous staffing is very important. Organizations in the homelessness sector should strive to have staffing numbers comparable to those of the population served—i.e., if 25% of clients are Indigenous, an organization might strive to have 25% of their staff also be Indigenous. This may require recruiting Indigenous personnel from outside the homeless-serving sector and then providing training related to homelessness. Similarly, homeless-serving organizations should strive to have Indigenous representation on their boards of directors and staff leadership (i.e., management) teams.

9. Partnerships are vital. Many non-profit organizations may have few if any Indigenous staff; yet, they may wish to still offer culturally appropriate services to Indigenous peoples. One way to circle this square, so to speak, is to reach out to local organizations that do have such institutional capacity. For example, an organization (let’s call it Agency A) might reach out to an organization with strong capacity for Indigenous-specific support (Agency B). Agency A might pay Agency B to offer Indigenous-focused services at Agency A. Alternatively, Agency A might also hire services from private consultants specializing in culturally appropriate services for Indigenous peoples.

10. Ongoing evaluation and oversight can make a big difference. Accountability mechanisms may include an evaluation framework with Indigenous-specific inputs, outputs and outcomes. An annual survey specifically for Indigenous clients may also be useful. Evaluation practices should incorporate oral traditions. Indigenous peoples should be involved in the development of any evaluation framework.

In sum. This is a summary of Chapter 6 of a sole-authored, open access interdisciplinary textbook intended to provide an introduction to homelessness for students, service providers, researchers, policy-makers and advocates. All material for this book is available free of charge here. Newly-completed chapters will be uploaded throughout the year.

I wish to thank Sylvia Regnier and Annick Torfs for assistance with this blog post.

Homelessness among Indigenous peoples

L’itinérance chez les peuples autochtones

L’itinérance chez les peuples autochtones

An English version of this blog post is available here.

Je prépare un manuel à libre accès sur l’itinérance et je viens de publier le chapitre 6, qui se concentre sur l’itinérance vécue par les peuples autochtones, notamment en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande. La version PDF du chapitre complet est disponible ici (en anglais seulement).

Voici dix points à connaître :

1. L’impact de la colonisation a eu une portée considérable. Depuis les premiers contacts avec les Européens, les peuples autochtones de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont vécu la colonisation, la dépossession de leurs terres, de l’eau et d’autres ressources naturelles, les relocalisations forcées et la perte des connexions familiales et de la culture. Le traumatisme persistant est l’un de ces impacts.

2. L’un des héritages du colonialisme est la croissance du taux de l’itinérance. Autrement dit, lorsque l’on réfléchit aux causes principales de l’itinérance discutées dans le premier chapitre de ce manuel, que l’on combine cette réflexion à ce qui est arrivé aux peuples autochtones ─ généralement aux mains des colons européens au cours de plusieurs siècles ─ et que l’on considère ensuite le racisme systémique d’aujourd’hui, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les peuples autochtones connaissent souvent des taux d’itinérance beaucoup plus élevés que les personnes non autochtones.

3. Lorsqu’elles doivent confronter l’adversité, les communautés autochtones ont fait preuve d’une résilience et d’une force culturelle remarquables. Cette résilience nous oriente vers des pratiques prometteuses qui doivent toutes être dirigées par des Autochtones et soutenues par des injections de fonds importantes (y compris pour une grande gamme de services sociaux).

4. Des programmes culturels sur place sont essentiels. Soit qu’il s’agisse d’un refuge d’urgence, d’un centre d’accueil de jour ou du logement, il peut être utile d’offrir des services culturels pertinents sur place. De tels programmes peuvent comprendre de la musique, de l’art ou de l’artisanat, des soutiens linguistiques et des soutiens liés à l’alimentation qui pourraient être importants pour les populations autochtones locales.

5. Les organismes du secteur de l’aide aux sans-abri devraient envisager de recourir aux services qu’offrent les Aînés. Cela pourrait se traduire par une rotation des conseils des Aînés, tout en tenant compte de la diversité des personnes autochtones de toute communauté donnée. Différents Aînés sont spécialisés dans différents enseignements, sont dotés de différentes compétences et ont de différentes compréhensions de diverses questions. Les Aînés peuvent aussi être à la disposition des résidents qui désirent obtenir des conseils en dehors des événements organisés. Il est extrêmement important de rémunérer les Aînés de manière convenable.

6. Une formation à une sensibilisation aux questions autochtones est essentielle. Une telle formation devrait être assurée par des personnes autochtones, idéalement par des personnes appartenant à la communauté locale. Ce type de formation peut se faire au cours de toute une journée pour tout le personnel et devrait avoir lieu au moins une fois par an. L’on devrait également encourager le personnel à obtenir une formation de sensibilisation à la culture autochtone en dehors des formations internes, par exemple à l’université ou aux collèges.

7. Les présentations d’invités peuvent avoir un impact positif. Bien que les formations d’une journée complète puissent être très utiles, les présentations d’invités sur les questions autochtones peuvent être plus courtes et plus fréquentes. Ces présentations peuvent être menées par des Aînés, des Gardiens du savoir, des prestataires de services axés sur les Autochtones et des chercheurs universitaires. Les présentations peuvent s’adresser au personnel, aux membres du conseil d’administration ou aux participants du programme (c.-à-d. les clients). L’on peut organiser ces présentations à l’heure du déjeuner pour le personnel travaillant de 9 à 5, ou organiser une série de conférences le soir dans un centre d’urgence ou un immeuble locatif par exemple. Les présentateurs doivent recevoir des honoraires et leurs dépenses doivent être couvertes.

8. Il est très important de disposer d’un personnel autochtone. Les organismes du secteur de l’itinérance devraient chercher à être dotés d’un personnel comparable à celui de la population qu’ils desservent, c’est-à-dire que si 25 % des clients sont autochtones, 25 % du personnel devrait également être autochtone. Cela peut nécessiter de recruter du personnel autochtone en dehors du secteur de l’itinérance et d’ensuite lui fournir une formation sur l’itinérance. De la même façon, les organismes d’aide aux sans-abri devraient s’efforcer d’avoir une représentation autochtone au sein de leur conseil d’administration et de leurs équipes de direction (c.-à-d. de la gestion).

9. Les partenariats sont essentiels. Bon nombre d’organismes à but non lucratif ne disposent que de peu de personnel autochtone, si ce n’est d’aucun. Cependant, ils souhaitent offrir des services culturellement adaptés aux personnes autochtones. Une façon de faire la quadrature du cercle, pour ainsi dire, est de contacter les organismes locaux qui disposent d’une telle capacité institutionnelle. Par exemple, un organisme (que nous appellerons l’Agence A) peut faire appel à un organisme détenant une forte capacité de soutien spécifique pour les Autochtones (l’Agence B). L’Agence A peut payer l’Agence B pour offrir des services centrés sur les Autochtones à l’Agence A. En outre, l’Agence A peut engager des services de consultants privés qui se spécialisent dans les services culturellement adaptés aux peuples autochtones.

10. Une évaluation et un contrôle soutenus peuvent faire toute la différence. Les mécanismes de responsabilisation comprennent un cadre d’évaluation prévoyant des intrants, des extrants et des résultats adaptés aux Autochtones. Un sondage annuel visant spécifiquement les clients autochtones peut aussi s’avérer utile. Les pratiques d’évaluation devraient intégrer les traditions orales. Les personnes autochtones doivent participer à l’élaboration de tout cadre d’évaluation.

En résumé. Ceci est un sommaire du chapitre 6 d’un manuel interdisciplinaire à libre accès rédigé par un auteur et ayant pour objectif de fournir une introduction à l’itinérance pour les étudiants, les prestataires de services, les chercheurs, les décideurs politiques et les défenseurs. Tout le matériel de ce livre est disponible gratuitement ici. Les nouveaux chapitres seront téléchargés au fur et à mesure qu’ils seront complétés tout au long de l’année.

Je tiens à remercier Sylvia Regnier et Annick Torfs pour l’aide qu’elles m’ont apporté dans la préparation de ce billet de blogue.