Subsidized housing for francophone seniors in minority situations

Subsidized housing for francophone seniors in minority situations

Subsidized housing for francophone seniors in minority situations

La version française de ce billet se trouve ici.

About a year ago, Joel Belliveau and I wrote a report about the feasibility of more subsidized rental housing for francophone seniors in minority situations in Canada (the final report, available in French only, is available here). This project was commissioned by the Fédération des aînées et aînés francophones du Canada and funded by the Community Housing Transformation Centre.

Here are 10 things to know:

1. Seniors are projected to grow as a percentage of Canada’s population. This has to do with both the baby boom and the fact that people in general are living longer. The phenomenon, which affects all OECD countries, is sometimes known as the ‘grey tsunami’ or ‘silver tsunami.’

2. Older persons often have physical mobility challenges, meaning they require accessible housing. A person who uses a wheelchair, scooter or walker may require wide doors, a large bathroom, grab bars and an accessible kitchen. They may also need a smooth entranceway into their building.

3. Many older persons do not require long-term care, but do require various forms of support to live independently. Such support may include assistance with cleaning their unit, transportation, food, technology, dressing, bathing, and medication administration. These needs will vary considerably from one tenant to another.

4. It’s important that tenants have the option of having such services delivered in their mother tongue. One reason for this is that people experience cognitive decline as they age, making it increasingly difficult for them to communicate in a second or third language.

5. Location matters. As part of this exercise, we commissioned a survey. Most older persons who responded to it expressed strong interest in remaining in their own community—where they have friends, family and community supports. Among other things, this means it’s important to create affordable housing in specific neighbourhoods and communities (rather than insist that older persons simply move to a community where there is an available unit).

6. There are various types of models that work. In some cases, a stand-alone building can be constructed where all tenants are from the same demographic (in this case, francophone seniors in minority situations). In other cases, there can be clusters of smaller buildings located on the same patch of land. And in other cases, some of the units can be higher-support (even long-term care) beds, while other units in the same building can be for more independent seniors.

7. The right kind of partnerships matter. If a group wants to create new housing for francophone seniors in minority situations, they might reach out to an existing provider of non-profit or co-op housing. That provider may already be familiar with how to develop housing and manage the risk. Meanwhile, the group with the linguistic focus could operate the units and arrange social work supports.

8. Unfortunately, funding for new housing in Canada usually requires a patchwork of funders. Five to 10 funding sources might be needed for each capital project. One source would likely be municipal. Another would be the Canada Mortgage and Housing Corporation (CMHC). There may also be funding from the Federation of Canadian Municipalities—for sustainability, for example. Some non-profits may have their own money. And some of the above sources may have a few sources (e.g., several CMHC funding sources). Another property may also be leveraged in order to secure financing.

9. Development consultants play important roles in the creation of housing. Essentially, a non-profit wishing to create new housing pays the consultants to help them develop housing—however, development consultants typically do not operate the housing once it’s built. During an initial conversation with a development consultant, the consultant might give a francophone seniors’ group a checklist of tasks. The group would then come back to the development consultant six months later, having done the homework.

10. This research has relevance for many other marginalized populations. Other groups of Canadians wanting to live as communities may including various Indigenous groups, linguistic minority groups, and members of the LGBTQ2S+ population.

In sum. While focused on francophone seniors in minority situations, this research is relevant to many other groups wanting to live collectively in affordable housing. The final report makes several dozen recommendations, one of which is to create a national entity that could support the development of new housing for francophone seniors in minority situations.

I wish to thank Jenny Morrow and Annick Torfs for assistance with this blog post.

Subsidized housing for francophone seniors in minority situations

Logements communautaires pour les aînés francophones vivant en milieu minoritaire

Logements communautaires pour les aînés francophones vivant en milieu minoritaire

An English version of this blog post is available here.

Il y a environ un an, Joel Belliveau et moi-même avons rédigé un rapport portant sur la faisabilité de créer davantage de logement locatifs subventionnés pour les aînées et aînés francophones vivant en milieu minoritaire au Canada (le rapport final, disponible en version française seulement, est disponible ici). Ce projet avait été réalisé à la demande de la Fédération des aînées et aînés francophones du Canada et financé par le Centre de transformation du logement communautaire.

Voici 10 points à retenir :

1. Il est prévu que le pourcentage des aînées et aînés augmentera au sein de la population du Canada. Cela est dû à la fois au baby-boom et au fait que les gens vivent plus longtemps de façon générale. Ce phénomène, qui affecte tous les pays de l’OCDE, est parfois nommé le «tsunami gris ».

2. Les personnes plus âgées souffrent souvent de problèmes de mobilité physique, ce qui signifie qu’elles ont besoin d’un logement accessible. Une personne qui doit utiliser un fauteuil roulant, un scooter ou un déambulateur aura peut-être besoin de portes plus larges, d’une plus grande salle de bains, de barres d’appui et d’une cuisine accessible. Il se peut aussi qu’elle ait besoin d’une entrée facile d’accès dans l’immeuble.

3. De nombreuses personnes plus âgées n’ont pas besoin de soins de longue durée mais requièrent diverses formes de soutiens afin de pouvoir vivre indépendamment. Parmi ces soutiens, on compte une aide pour le nettoyage du logement, le transport, l’alimentation, la technologie, les vêtements, la toilette et l’administration des médicaments. Ces besoins varient considérablement d’un locataire à l’autre.

4. Il est important que les locataires aient le choix de recevoir ces services dans leur langue maternelle. Une raison à cela est que les gens peuvent subir un déclin cognitif au fur et à mesure qu’ils vieillissent, ce qui fait qu’il est de plus en plus difficile pour eux de communiquer dans leur deuxième ou troisième langue.

5. L’emplacement est important. Dans le cadre de cet exercice, nous avons commandé un sondage. La plupart des personnes plus âgées qui y ont répondu ont manifesté un grand intérêt à vouloir rester dans leur propre communauté, soit là où ils ont des amis, de la famille et des soutiens communautaires.Cela signifie, entre autres, qu’il est important de créer des logements abordables dans des quartiers et communautés spécifiques (plutôt que de simplement exiger que les personnes âgées déménagent dans une communauté où il y a un logement disponible).

6. Il existe une variété de modèles qui fonctionnent. Dans certains cas, il est possible de construire un immeuble où tous les locataires appartiennent au même groupe démographique (dans ce cas-ci, les personnes âgées francophones vivant en milieu minoritaire). Dans d’autres cas, il peut y avoir des groupes de bâtiments de plus petite taille sur un même terrain. Et dans d’autres cas encore, certains des bâtiments peuvent comprendre des appartements qui offrent des lits avec des soutiens supérieurs (même des soins de longue durée), tandis que d’autres appartements dans le même édifice peuvent être destinés à des personnes âgées plus indépendantes.

7. Les bons partenariats sont importants. Si un groupe souhaite créer de nouveaux logements pour les personnes âgées francophones vivant dans un milieu minoritaire, il peut s’adresser à un fournisseur existant de logements sans but lucratif ou de coopératives d’habitation. Le fournisseur en question sait peut-être déjà comment créer des logements et gérer les risques. Dans le même temps, le groupe axé sur les langues pourrait gérer les logements et mettre en place des services d’assistance sociale.

8. Malheureusement, les investissements dans les nouveaux logements au Canada nécessitent généralement un ensemble disparate de bailleurs de fonds. De cinq à dix sources de financement peuvent être nécessaires pour chaque projet d’investissement. Une de ces sources serait probablement la municipalité. Une autre serait la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Il se peut aussi que la Fédération canadienne des municipalités accorde un financement pour la durabilité, par exemple. Certains organismes à but non lucratif peuvent disposer de leurs propres fonds. Et certaines des sources mentionnées ci-dessus peuvent bénéficier de plusieurs sources (p. ex., plusieurs sources de financement de la SCHL). De plus, une autre propriété peut être utilisée afin d’obtenir un financement.

9. Les conseillers en développement jouent des rôles importants dans la création des logements. En gros, un organisme sans but lucratif qui désire créer de nouveaux logements rémunère les conseillers pour qu’ils l’aident à développer des logements. Toutefois, les conseillers en développement ne gèrent pas les logements une fois ces derniers construits. Lors des consultations initiales avec le conseiller de développement, celui-ci peut donner une liste de tâches à accomplir à un groupe de personnes âgées francophones. Ce groupe reviendrait ensuite voir le conseiller en développement six mois plus tard, après s’être préparé.

10. Cette recherche est importante pour bon nombre d’autres populations marginalisées. D’autres groupes de Canadiens qui désirent vivre en tant que communauté peuvent comprendre divers groupes autochtones, des groupes de minorités linguistiques et des membres de la population LGBTQ2S+.

En résumé. Cette recherche, bien qu’axée sur les personnes âgées francophones vivant en milieu minoritaire, pourrait s’appliquer à de nombreux autres groupes souhaitant vivre en collectivité dans des logements abordables. Le rapport final présente plusieurs douzaines de recommandations, dont une qui consiste à créer une entité nationale qui pourrait soutenir le développement de nouveaux logements pour personnes âgées francophones vivant en milieu minoritaire.

Je tiens à remercier Jenny Morrow et Annick Torfs pour leur aide dans la préparation de ce billet de blogue.

Homelessness among older adults

Homelessness among older adults

Homelessness among older adults

La version française de ce billet se trouve ici.

I’m writing an open access textbook on homelessness and have just released Chapter 10, focusing on older adults. The PDF version of the full chapter is available here.

Here are 10 things to know:

1. Various physical health challenges impact older persons more so than younger persons. They include the following: a lack of physical strength, incontinence, foot problems resulting from diabetes, vision challenges (often brought on by diabetes), arthritis, and respiratory illnesses. Much of this leads to mobility challenges, with stairs becoming a particular challenge. As a result, older persons often need accessible living arrangements (e.g., universal design).

2. The same is true with mental health challenges. Older adults are inclined to face cognitive challenges (i.e., confusion), various forms of dementia, depression (often brough on by social isolation) and anxiety. Exacerbating this is the fact that, in many cases, medical professionals are late in diagnosing these ailments and sometimes do not diagnose them at all. Some of these challenges can manifest themselves in the form of behaviour that can result in eviction from housing.

 3. Some older adults have difficulty travelling to appointments. Assistive devices (e.g., wheelchairs, scooters, walkers) make it very difficult to make one’s way around when there is snow on the ground or during wet weather in general. Large vehicles that can transport people with such assistive devices are often hard to come by.

4. Age-related victimization takes many forms. Older persons can be victims of fraud. In some cases, this can happen when strangers target older persons via telephone, email, and social media. In other cases, adult children may take money and material items of value from their parents in subtle ways (e.g., “You don’t need this anymore.”). Some adult children may also pressure their parents into redrafting their will. In congregate settings (e.g., emergency shelters) older persons can be physically assaulted, bullied and intimidated.

 5. Comprehensive geriatric assessments are crucial. Such assessments include assessments of health challenges, physical movement, cognitive abilities, social supports and medication challenges. The team of professionals conducting such an assessment might include a Family Physician, Nurse Practitioner, Registered Nurse, Occupational Therapist, Physical Therapist, Social Worker, Pharmacist, Recreation Therapist, Speech Language Pathologist, and a Dietician. A Geriatrician and/or Geriatric Psychiatrist may be consulted during the process.

 6. Food security is a major challenge with older adults. Food programs can ensure that nutritious food is delivered to the homes of older adults—in some cases, community meals might be organized, especially for persons living in close proximity to one another. Many older adults will also require assistance finding out about the food program in question, ordering the food and arranging payment. Many require assistance shopping for food and other household items commonly purchased at grocery stores (e.g., basic household items). A well-designed food program should be able to support specific dietary requirements and be able to provide minced and pureed textures for those who have difficulty chewing and swallowing.

 7. Large urban centres should strive to have emergency shelters and daytime spaces specifically for older adults. Given the unique vulnerabilities of older adults, it is sensible to design congregate areas in the homeless-serving sector specifically for them (keeping in mind that older adults can be vulnerable to exploitation by younger persons). Services offered at such facilities should include access to family physicians, geriatricians, psychiatrists, physiotherapists and chiropodists. Most such services should be offered on site at the facility. Such space should be accessible to wheelchairs, walkers and scooters.

 8. Harm reduction is needed in long-term care. Long-term care facilities, also known as nursing homes, have an important role to play, especially for seniors with complex health care needs (e.g., Advanced Parkinson’s, ALS, dementia). More long-term care facilities should have a harm reduction focus—i.e., more should allow patients to use alcohol, cannabis and tobacco products.

 9. Supportive housing for older adults is crucial. There are many semi-independent seniors who need 24/7 staff support in their building but not to the same extent as what is provided in long-term care facilities. Such a model for semi-independent seniors can be termed seniors’ supportive housing. Some buildings—especially in larger cities—can cater to specific subpopulations, including Indigenous Peoples, 2SLGBTQQIA+ tenants and persons who speak a specific language or identify with a particular culture.

 10. There are cost savings to be realized with seniors’ supportive housing. A recent Canadian study found the annual operating cost for one unit of supportive housing was just one-third the cost of a long-term care bed.[1]

In sum. This is a summary of Chapter 10 of a sole-authored, open access interdisciplinary textbook intended to provide an introduction to homelessness for students, service providers, researchers, policy-makers and advocates. All material for this book is available free of charge here. Newly completed chapters will be uploaded throughout the year.

I wish to thank Jenny Morrow and Annick Torfs for assistance with this blog post.

[1] Doupe, M., Finlayson, G., Khan, S., Yogendran, M. S., Schultz, J., McDougall, C., & Kulbaba, C. (2016). Supportive housing for seniors: Reform implications for Manitoba’s older adult continuum of care. Winnipeg: Manitoba Centre for Health Policy.

 

Homelessness among older adults

L’itinérance chez les adultes plus âgés

L’itinérance chez les adultes plus âgés

An English version of this blog post is available here.

Je rédige un manuel à libre accès sur l’itinérance et je viens de publier le chapitre 10 qui porte sur les adultes plus âgés. La version PDF du chapitre au complet est disponible ici [en anglais seulement].

Voici dix points à retenir :

1. Une variété de problèmes de santé physique affectent les adultes plus âgés plus qu’ils n’affectent les jeunes personnes. Parmi ces problèmes, on compte : un manque de force physique, l’incontinence, des problèmes aux pieds liés au diabète, des défis de vue (souvent causés par le diabète), l’arthrite et des maladies respiratoires. Bon nombre de ces défis entraînent des difficultés de mobilité, les escaliers devenant particulièrement problématiques (p. ex., conception universelle).

2. La même constatation peut être faite en ce qui concerne les défis posés par les maladies mentales. Les adultes plus âgés peuvent éprouver des problèmes cognitifs (p. ex., de la confusion), différentes formes de démence, de la dépression (souvent le résultat d’un isolement social) et de l’anxiété. Cette situation peut être exacerbée par le fait que, dans de nombreux cas, les professionnels médicaux tardent à diagnostiquer ces affections et parfois même ne les diagnostiqueront pas du tout. Certains de ces défis peuvent se transformer en comportements qui peuvent entraîner leur expulsion de leur logement.

3. Certains adultes plus âgés ne sont pas capables de se rendre à leurs rendez-vous. Les appareils fonctionnels (p. ex., fauteuils roulants, scooters, déambulateurs) rendent les déplacements très difficiles lorsqu’il y a de la neige sur le sol ou lorsque le temps est humide. De plus, les véhicules de grande taille qui peuvent transporter les personnes qui doivent utiliser de tels appareils fonctionnels ne sont pas toujours disponibles.

4. La victimisation chez les personnes âgées se manifeste sous de nombreuses formes. Les personnes plus âgées peuvent être victimes de fraude. Dans certains cas, cela peut se produire lorsque des inconnus ciblent les personnes âgées par téléphone, courriel ou sur les médias sociaux. Dans d’autres cas, les enfants adultes des personnes âgées peuvent s’approprier l’argent ou des objets de valeur de leurs parents de manière insidieuse (p. ex., « Tu n’as plus besoin de ça. ». Certains enfants adultes tenteront également de pousser leurs parents à modifier leur testament. Dans les lieux de rassemblement, (p. ex., les refuges d’urgence) il arrive que les personnes âgées soient victimes d’agressions physiques, de harcèlement et d’intimidation.

5. Il est impératif d’effectuer des évaluations gériatriques détaillées. Il s’agit d’évaluations sur les problèmes de santé, le mouvement physique, les aptitudes cognitives, les soutiens sociaux et les défis concernant les médicaments. L’équipe de professionnels procédant à une telle évaluation peut comprendre un médecin de famille, une infirmière praticienne, une infirmière diplômée, un ergothérapeute, un physiothérapeute, un travailleur social, un pharmacien, un récréothérapeute, un orthophoniste et un diététicien. Un gériatre ou un psychiatre gériatrique peuvent être consultés au cours du processus.

6. La sécurité alimentaire est un défi important pour les adultes plus âgés. Les programmes alimentaires permettent de livrer des aliments nutritifs au domicile des adultes plus âgés. Dans certains cas, il est possible d’organiser la préparation de repas communautaires pour ces personnes qui vivent près les unes des autres. Bon nombre d’adultes plus âgés ont également besoin d’aide pour découvrir les programmes alimentaires dont ils peuvent bénéficier, pour commander les aliments et pour effectuer les paiements. Beaucoup d’entre eux ont besoin d’aide pour acheter de la nourriture et les articles ménagers que l’on achète généralement dans les épiceries (p. ex., articles ménagers de base). Lorsqu’un programme alimentaire est bien conçu, il devrait pouvoir soutenir des exigences diététiques spécifiques et fournir des aliments précoupés et en purée pour les personnes qui ont des problèmes à mâcher et à avaler.

7. Les grands centres urbains devraient veiller à ce que des refuges d’urgence et des centres de jour soient disponibles spécifiquement pour les adultes plus âgés. Étant donné que les adultes plus âgés présentent des vulnérabilités uniques, il serait sensé de concevoir des lieux de rassemblement au sein du secteur de l’aide aux sans-abri spécialement mis sur pied pour eux (en tenant compte du fait que les adultes plus âgés peuvent être susceptibles d’être exploités par des personnes plus jeunes). Les services offerts dans de telles installations devraient comprendre l’accès à un médecin, des gériatres, des psychiatres, des physiothérapeutes et des podologues. La plupart de ces services devraient être fournis sur place dans l’établissement. De tels espaces devraient être accessibles aux fauteuils roulants, aux déambulateurs et aux scooters.

8. La réduction des méfaits est nécessaire dans les établissements de soins de longue durée. Les établissements de soins de longue durée, que l’on connait aussi sous le nom de maisons de retraite, ont un rôle très important à jouer, et en particulier pour les personnes âgées qui ont des besoins de soins de santé complexes (p. ex., maladie de Parkinson avancée, SLA, démence). Davantage d’établissements de soins de longue durée devraient être axés sur la réduction des méfaits, c’est-à-dire qu’ils devraient autoriser les patients à consommer de l’alcool, du cannabis et des produits de tabac.

9. L’accès à des logements supervisés pour adultes plus âgés est essentiel. Il y a de nombreuses personnes âgées semi-indépendantes qui requièrent l’aide d’un personnel de soutien 24 heures sur 24 dans leur édifice, mais pas au même degré que dans les établissements de soins de longue durée. On peut qualifier ce modèle pour personnes âgées semi-indépendantes de logement supervisé pour personnes âgées. Certains édifices, en particulier dans les grandes villes, peuvent répondre aux besoins de sous-populations spécifiques, telles les peuples autochtones, les locataires 2SLGBTQQIA+ et les personnes qui parlent une langue spécifique ou s’identifient à une culture particulière.

10. Les logements supervisés pour personnes âgées permettent de réaliser des économies. Une étude canadienne menée récemment a dévoilé que les coûts opérationnels annuels d’un logement supervisé ne représente qu’un tiers du coût d’un lit dans un établissement de soins de longue durée[1].

En résumé. Ceci est un sommaire du chapitre 10 d’un manuel interdisciplinaire à libre accès rédigé par un seul auteur et ayant pour objectif de fournir une introduction à l’itinérance pour les étudiants, les prestataires de services, les chercheurs, les décideurs et les défenseurs. Tout le matériel de ce livre est disponible gratuitement ici. Les nouveaux chapitres seront téléchargés tout au long de l’année.

Je tiens à remercier Jenny Morrow et Annick Torfs pour leur aide dans la préparation de ce billet de blogue.

[1] Doupe, M., Finlayson, G., Khan, S., Yogendran, M. S., Schultz, J., McDougall, C., & Kulbaba, C. (2016). Supportive housing for seniors: Reform implications for Manitoba’s older adult continuum of care. Winnipeg: Manitoba Centre for Health Policy.

 

COVID-19 and homelessness planning in Canada

COVID-19 and homelessness planning in Canada

COVID-19 and homelessness planning in Canada

La version française de ce billet se trouve ici.

I’ve written a book chapter focusing on the COVID-19 pandemic and homelessness in the Canadian context. It provides an overview of homelessness in Canada during the pandemic, discussing policy responses and innovations (the book itself is available for purchase here).

Here are 10 things to know:

1. During the pandemic, Canada’s federal government provided important increases in income support. These pertained to Employment Insurance, the Goods and Services Tax credit, the Canada Child Benefit, the Canada Emergency Response Benefit, the Canada Emergency Wage Subsidy, and Old Age Security. Meanwhile, provincial and territorial governments implemented various measures to support renters and limit or ban evictions.

2. Several one-time enhancements were announced for Reaching Home. The Government of Canada’s COVID-19 Economic Response Plan, announced on 18 March 2020, included $157.5 million in one-time funding for Reaching Home (the Government of Canada’s main funding vehicle for homelessness), representing a 74% increase in Reaching Home funding for the 2020-21 fiscal year. On 21 September 2020, the Government of Canada announced an additional one-time increase of $236.7 million for Reaching Home.

3. Rules governing Reaching Home became more flexible. In April 2020, revisions were made to the Reaching Home Directives. For the first time, the Government of Canada allowed Reaching Home funds to cover health and medical services. Geographical restrictions were also relaxed, allowing Designated Communities (which receive the funding) to target some of their funding outside of their traditional catchment areas, especially if such a move was deemed likely to reduce the inflow of homelessness into the Designated Community in question.

4. On 21 September 2020, the Government of Canada unveiled the Rapid Housing Initiative (RHI). Initially, $1 billion was announced for modular housing, the acquisition of land, and the conversion of existing buildings into affordable housing. The 2021 federal budget announced an additional $1.5 billion for the RHI for 2021-22, while the 2022-23 federal budget announced another $1.5 billion over two years for RHI. Relative to other federal housing initiatives, the RHI has a fast grant application process and provides generous assistance in the form of grants—in fact, grants can fully cover capital costs. Many of the tenants being housed via the RHI have been experiencing homelessness.

5. Regrettably, a lack of operating funding will make it challenging for RHI to support persons who have experienced chronic homelessness. Operators are hoping that provincial governments will come forward with much-needed operating support (including for wraparound supports for vulnerable tenants). So far, most provincial governments have been reluctant to explicitly commit to long-term operating subsidies.

6. Local officials in the homelessness sector responded to the pandemic in various ways. Activities included the creation of more physical distancing at existing emergency shelters, opening new facilities, leasing hotel rooms, and creating facilities for both isolation and quarantine. Measures have included improvements at existing facilities, the addition of new buildings (typically repurposed), the separation of persons without symptoms from those who were symptomatic, and the isolation of persons who tested positive.

7. During the pandemic, several major cities expanded existing eviction prevention programs. They did this largely by using short-term financial assistance to pay a variety of costs allowing households at risk of homelessness to either remain housed or quickly get rehoused. Such costs often included rental arrears, utility arrears, first month’s rent, the securing of damage deposits, and moving costs.

8. During COVID-19, several communities saw healthcare innovations for persons experiencing homelessness. Historically in many Canadian cities, health officials have not regarded homelessness as a ‘health issue’ and have therefore not fully engaged with the homelessness sector. This changed somewhat during the pandemic.

 9. New partnerships emerged between the health and homelessness officials across Canada. Examples include:

    • Toronto’s Quality Assurance Team, which visited all local emergency shelters to ensure proper physical distancing and good public health practices.
    • Pharmacists going to Toronto emergency facilities to fill prescriptions; some kept regular hours at emergency shelters.
    • The creation of Indigenous-led vaccine clinics.
    • A major increase in the use of licensed practical nurses and paramedics at Calgary’s largest emergency facility.
    • Supervised consumption services and a safe supply of cannabis offered at an isolation site for persons experiencing homelessness in Ottawa.
    • Complimentary cannabis after each vaccine dose for some persons experiencing homelessness in Ottawa.
    • The distribution of alcohol by territorial officials in Yellowknife at the city’s isolation centre for persons experiencing homelessness.

10. Outstanding challenges remain in Canada’s homelessness sector. These relate to the underfunding of housing and homelessness programming, the loss of low-cost rental units, a lack of cooperation with corrections officials, a rise in outdoor sleeping, the overdose crisis, the end of one-time COVID-related funding, an emerging staffing crisis, and expensive housing markets.

In sum. During COVID-19, Canada’s homelessness sector saw important short-term funding injections from all orders of government, as well as various programmatic innovations. Having said that, homelessness remains a crisis in Canada. The National Housing Strategy— unveiled in 2017—does little to change this, especially as real estate values rise in major cities.

I wish to thank Jenny Morrow and Annick Torfs for assistance with this blog post.

 

COVID-19 and homelessness planning in Canada

COVID-19 et la planification en matière d’itinérance au Canada

COVID-19 et la planification en matière d’itinérance au Canada

An English version of this blog post is available here.

J’ai rédigé un chapitre de livre sur la pandémie de COVID-19 et l’itinérance dans le contexte canadien. Ce chapitre donne un aperçu de l’itinérance au Canada durant la pandémie et examine les réponses politiques et les innovations (le livre peut être acheté ici).

Voici dix points à retenir :

1. Au cours de la pandémie, le gouvernement fédéral du Canada a considérablement augmenté les aides au revenu. Ces mesures concernaient l’assurance-emploi, le crédit pour la taxe sur les produits et services, l’allocation canadienne pour enfants, la prestation canadienne d’urgence, la subvention salariale d’urgence du Canada et la Sécurité de la vieillesse. Entre-temps, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont mis en place diverses mesures visant à soutenir les locataires et à limiter ou interdire les expulsions.

2. Plusieurs améliorations uniques ont été annoncées pour Vers un chez-soi. Le Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19, annoncé le 18 mars 2020, comprenait 157,5 millions de dollars en financement unique pour Vers un chez-soi (le véhicule de financement principal du gouvernement du Canada pour l’itinérance), ce qui représentait une augmentation de 74 % du financement de Vers un chez-soi pour l’exercice 2020-2021. Le 21 septembre 2020, le gouvernement du Canada a annoncé une augmentation unique supplémentaire de 236,7 millions de dollars pour Vers un chez-soi.

3. Les règlements gouvernant Vers un chez-soi sont devenus plus souples. En avril 2020, les directives de Vers un chez-soi ont fait l’objet de révisions. Pour la première fois, le gouvernement du Canada a autorisé que les fonds de Vers un chez-soi soient utilisés pour couvrir les services de santé et médicaux. Les restrictions géographiques avaient également été assouplies, ce qui a permis aux communautés désignées (celles qui reçoivent le financement) d’attribuer une partie de leur financement en dehors de leurs secteurs traditionnels, en particulier si une telle mesure avait été jugée susceptible de réduire l’afflux de personnes en situation d’itinérance dans la communauté désignée en question.

4. Le 21 septembre 2020, le gouvernement du Canada a lancé l’Initiative pour la création rapide de logements (ICRL). Au départ, il avait été annoncé qu’un milliard de dollars serait consacré à la construction de logements modulaires, à l’acquisition de terrains et à la conversion d’édifices existants en logements abordables. Le budget fédéral de 2021 avait annoncé un montant supplémentaire de 1,5 milliard de dollars pour l’ICRL en 2021-2022, tandis que le budget fédéral de 2022-2023 avait annoncé un montant supplémentaire de 1,5 milliard de dollars sur deux ans pour l’ICRL. Comparativement à d’autres initiatives fédérales dans le domaine du logement, l’ICRL offre un processus de demande de subvention rapide et fournit une aide généreuse sous forme de subventions. Qui plus est, les subventions peuvent couvrir les coûts d’investissement dans leur totalité. De nombreux locataires logés dans le cadre de l’ICRL sont des personnes en situation d’itinérance.

5. Malheureusement, en raison d’un manque de fonds de fonctionnement, l’ICRL éprouvera des difficultés à soutenir les personnes qui ont vécu l’itinérance chronique. Les opérateurs espèrent que les gouvernements provinciaux apporteront l’aide au fonctionnement dont ils ont tant besoin (y compris pour les mesures d’accompagnement pour locataires vulnérables). Jusqu’à présent, la plupart des gouvernements provinciaux ont été réticents à s’engager explicitement dans des subventions de fonctionnement à long terme.

6. Les représentants locaux du secteur de l’itinérance ont répondu à la pandémie de plusieurs façons. Les mesures comprenaient la création d’une plus grande distanciation physique dans les refuges d’urgence existants, l’ouverture de nouvelles installations, la location de chambres d’hôtel et l’établissement d’installations pour l’isolement et la quarantaine. Ces mesures comprenaient également l’amélioration des installations existantes, l’ajout de nouveaux édifices (typi quement des édifices réaffectés), la séparation des personnes ne présentant pas de symptômes de celles qui en présentaient, et l’isolement des personnes dont le test de depistage était positif.

7. Au cours de la pandémie, plusieurs grandes villes ont amélioré leurs programmes existants de prévention des expulsions. Pour ce faire, elles ont en grande partie utilisé une aide financière à court terme pour payer une variété de frais qui permettait aux ménages à risque d’itinérance de rester logés ou d’être relogés rapidement. Ces coûts incluaient souvent les arriérés de loyer, les arriérés de services publics, le premier mois de loyer, les dépôts de garantie et les frais de déménagement.

8. Au cours de la pandémie, plusieurs communautés ont mis en œuvre des innovations dans le cadre du système de santé pour les personnes en situation d’itinérance. Historiquement, dans beaucoup de villes canadiennes, les autorités sanitaires ne voyaient pas l’itinérance comme un « problème de santé » et ne s’étaient donc pas engagées pleinement dans le secteur de l’itinérance. Cette situation a quelque peu changé au cours de la pandémie.

9. De nouveaux partenariats sont nés entre les représentants du système de santé et de l’aide aux sans-abri d’un bout à l’autre du Canada. En voici quelques exemples :

    • L’équipe de l’assurance de la qualité de Toronto avait visité tous les refuges d’urgence locaux afin d’assurer qu’une distanciation physique appropriée et de bonnes pratiques sanitaires étaient en place.
    • Des pharmaciens se sont rendus dans les établissements d’urgence de Toronto pour remplir des ordonnances; certains travaillent régulièrement dans les refuges d’urgence.
    • La création de cliniques de vaccinations gérées par des Autochtones.
    • Une augmentation considérable du nombre d’infirmières/infirmiers auxiliaires et d’auxiliaires paramédicaux dans le plus grand établissement d’urgence de Calgary.
    • Des services de consommation supervisée et une fourniture sûre en cannabis offerts dans un site d’isolement pour les personnes en situation d’itinérance à Ottawa.
    • Cannabis offert gratuitement après chaque dose de vaccin pour certaines personnes en situation d’itinérance à Ottawa.
    • Distribution d’alcool par les représentants territoriaux dans la ville de Yellowknife dans le centre d’isolement de la ville pour les personnes en situation d’itinérance.

10. Des défis demeurent présents dans le secteur de l’itinérance au Canada. Ces défis sont liés au sous-financement des programmes de logement et de lutte contre l’itinérance, à la perte de logements locatifs abordables, au manque de coopération avec les autorités pénitentiaires, à l’augmentation du nombre de personnes qui dorment à la rue, à la crise des overdoses, à la fin des financements uniques liés à la COVID, à l’émergence d’une crise du personnel et aux coûts élevés du marché du logement.

En résumé : Durant la pandémie de COVID-19, le secteur canadien de l’aide aux sans-abri a bénéficié d’importants investissements de fonds à court terme de la part de tous les ordres de gouvernement, ainsi que de diverses innovations programmatiques. Néanmoins, l’itinérance demeure une crise au Canada. La Stratégie nationale sur le logement, lancée en 2017, n’a pas changé grand-chose à cette situation, d’autant plus que la valeur de l’immobilier augmente dans les grandes villes.

Je tiens à remercier Jenny Morrow et Annick Torfs pour leur aide dans la préparation de ce billet de blogue.