La différence coopérative : Une comparaison de l’habitation coopérative et des taux du marché dans cinq villes canadiennes

La différence coopérative : Une comparaison de l’habitation coopérative et des taux du marché dans cinq villes canadiennes

La différence coopérative : Une comparaison de l’habitation coopérative et des taux du marché dans cinq villes canadiennes

An English version of this blog post is available here.

La Fédération de l’habitation coopérative du Canada vient de publier une étude comparant les taux du marché d’habitations coopératives à ceux de logements privés semblables à Victoria, Vancouver, Edmonton, Toronto et Ottawa[1] pour la période 2006-2021. J’ai joué un petit rôle dans la rédaction du rapport avec Greg Suttor (son auteur principal) et Chidom Otogwu (qui a dirigé les analyses quantitatives).

En voici 10 faits saillants :

 1. C’est important de comprendre ce qu’est justement l’habitation coopérative au Canada. La majorité des habitations coopératives au pays n’ont pas de but lucratif et sont une forme de logement communautaire, c’est-à-dire sans la propriété individuelle. La propriété appartient plutôt à la collectivité des résident.e.s membres et est contrôlée par un conseil d’administration dont les membres sont élus parmi les résident.e.s.

2. L’habitation coopérative implique une diversité de revenus. Il est intentionnel que les résident.e.s membres aient de différents revenus — une portion des logements dans une coopérative est réservée aux ménages à faible revenu qui reçoivent du soutien en fonction de leur revenu, leur permettant ainsi un loyer abordable.

3. L’habitation coopérative est un investissement public. Historiquement au Canada, l’habitation coopérative a surtout été développée grâce au soutien financier et opérationnel des gouvernements. Les défenseur.euses du modèle ont fait valoir que ces investissements se révèlent payants à long terme (surprise : les conclusions de notre étude le confirment).

4. Cette étude cherche à comparer « des pommes avec des pommes. » Afin de comparer les taux du marché des habitations coopératives matures[2] dans les villes canadiennes à ceux de logements privés comparables sur une période, cette étude compare des logements ayant des structures similaires (maison en rangée vs immeuble) et le nombre de chambres. Dans ce même sens, l’étude ne tient pas compte des unités coopératives ayant des loyers indexés au revenu, c’est-à-dire des loyers beaucoup plus bas que ceux de la majorité des autres membres de la coopérative (comme au point 2).

5. Cette étude profite d’un riche ensemble de données. Faisant appel aux données fournies par l’Agence des coopératives d’habitation et la Société canadienne d’hypothèques et de logement, l’ensemble des habitations étudiées compte 7 900 logements en immeubles et 7 500 maisons en rangée, avec 15 ans de données détaillées pour chaque logement en coopérative et des données provenant des Rapports sur le marché locatif pour les habitations privées.

6. L’étude démontre que les loyers en habitation coopérative sont systématiquement inférieurs aux taux du marché pour les logements privés, l’écart grandissant au fil du temps. Les loyers en habitation coopérative pour des logements à une ou deux chambres à coucher étaient environ 25 % inférieurs aux taux du marché (une différence entre 150 $ et 250 $ par mois) au début de la période étudiée. Cet écart a atteint 33 % (jusqu’à 400 $ ou 500 $ de différence par mois) vers la fin de la même période. Les loyers en coopérative sont aussi demeurés modestes pendant les cinq dernières années, même si les loyers des logements privés ont monté en flèche.

7. L’habitation coopérative offre des retombées positives sur le long terme. En fait, une implication importante de ces résultats est que les loyers relativement abordables offerts par des coopératives sont le résultat de l’investissement public dans ce modèle.

8. L’habitation coopérative est une façon rentable de subventionner les locataires à faible revenu. Une des implications des résultats de cette étude est que les logements en coopérative nécessitent moins de financement gouvernemental que ceux qui sont privés, même si plusieurs programmes gouvernementaux d’allocation ou de prestations de logement sont accédés dans le marché de location privé. Par exemple, cela coûte beaucoup moins cher de pallier le paiement du loyer pour un locataire à faible revenu dans un logement en coopérative de 1 000 $ par mois que dans un logement privé à 1 500 $ par mois.

9. Des études similaires portant d’autres formes d’habitation communautaire ont produit des résultats similaires. Bien que l’accent de ce rapport soit sur l’habitation coopérative, la même logique peut être appliquée à d’autres formes de logements communautaires (p. ex. les logements sociaux). En fait, des études précédentes portant sur les logements sociaux au Canada ont produit des résultats comparables.

10. Les loyers modérés en coopérative n’assurent pas la qualité du logement. On peut décrire l’état de 97 % des habitations coopératives anciennement administrées par le gouvernement fédéral (ce qui constitue une majorité de l’ensemble de l’habitation coopérative au Canada) comme étant entre passable et excellent.

En conclusion. Alors que nous débattons de politiques en matière de logement au Canada, il est important de ne pas oublier l’abordabilité à long terme créée par l’habitation coopérative pour des personnes ayant une diversité de revenus. Cette étude peut aider les praticien.nes, chercheur.euses, décideur.euses politiques et élu.e.s à mieux comprendre ce fait.

 

Je souhaite remercier Dallas Alderson, Courtney Lockhart, Sylvia Regnier, Greg Suttor et Alex Tétreault pour leur appui avec ce billet. Je souhaite également remercier la Fédération de l’habitation coopérative du Canada pour l’usage de la photo ci-dessus.

 

[1] Ces villes ont été choisies en raison de la disponibilité de données. Les coopératives dans ces villes sont ou étaient sous gestion fédérale, permettant donc à l’Agence des coopératives d’habitation de recueillir des données sur les loyers. Ce genre de données n’est pas disponible de la même façon pour les habitations coopératives qui sont ou étaient sous administration provinciale.

[2] Les habitations coopératives sont considérées « matures » puisque la majorité d’entre elles ont été développées de 15 à 40 ans avant le début de la période évaluée.

Rough sleeping and encampments

Rough sleeping and encampments

Rough sleeping and encampments

La version française de ce billet se trouve ici.

I’m writing an open access e-book on homelessness and have just released Chapter 3 titled “Rough sleeping and encampments.” The PDF version of the full chapter is available here.

Nine things to know:

 1. There are various terms for outdoor sleeping. They include rough sleeping, street homelessness and unsheltered homelessness. When outdoor sleeping happens in groups, it is sometimes referred to as an encampment.

2. Outdoor sleeping sometimes occurs in groups. Terms for such groups include: encampments; tent cities; homeless settlements; and homeless camps. People sometimes sleep in groups because they believe in safety in numbers.

3. There are many reasons why people might opt to sleep outside rather than in an emergency facility (e.g., a shelter). They include: insufficient emergency shelter beds; rules in emergency facilities; theft in emergency facilities; violence in emergency facilities; disease transmission in emergency shelters; and at times the need for documentation at emergency shelters.

4. Increased vulnerabilities are associated with outdoor sleeping. They include: exposure to extreme weather and precipitation; physical and sexual violence; property theft; risk of fire and flooding; lack of health care; lack of assistance finding housing; and lack of income support.

5. Persons sleeping outside have shorter lifespans than those living in emergency shelters. A recent Boston study found the mortality rate (i.e., the frequency of death in a population during a specific time frame ) for rough sleepers to be nearly three times higher than that of all persons in Boston experiencing homelessness.

6. Various types of supplies and services are needed by outdoor sleepers. These include: drinking water; blankets and weather-appropriate clothing; food; toilets; bathing, shower and hand-washing facilities; feminine hygiene products; health care and pharmaceutical assistance; harm reduction supplies and services; help with income assistance applications; and housing search assistance.

7. Just as encampments take many forms, so too do community responses to encampments. The chapter outlines the following five major types of responses: clearance with little or no support; clearance with support; benign ignorance; tacit acceptance; and formal sanctioning.

8. Outdoor sleeping is a stark reminder of the need for more affordable housing with appropriate social work supports (e.g., more Housing First). While it is important to respond quickly and effectively to outdoor sleeping, we must not lose sight of the bigger picture.

9. Outdoor sleeping also exposes the many limitations of emergency shelters. This generates considerable awkwardness among homelessness officials, members of the general public and elected officials. Whereas emergency shelters have the potential to ‘contain a problem,’ keeping homelessness out of sight, outdoor sleeping is very visible and forces public debate.

In sum. This is a summary of Chapter 3 of a sole-authored, open access interdisciplinary textbook intended to provide an introduction to homelessness for students, service providers, researchers, policy-makers and advocates. All material for this book is available free of charge here. Newly-completed chapters will be uploaded throughout the year.

I wish to thank Sylvia Regnier and Alex Tétreault for assistance with this blog post.

Rough sleeping and encampments

Dormir à la dure et les campements

Dormir à la dure et les campements

An English version of this blog post is available here.

J’écris un livre numérique à libre accès portant sur l’itinérance et je viens de lancer le troisième chapitre, intitulé « Dormir à la dure et les campements ». La version PDF du chapitre intégral est disponible ici (en anglais seulement).

Voici neuf choses à savoir :

1. Plusieurs termes existent pour décrire le sommeil à l’extérieur. On compte parmi ceux-ci dormir à la dure (rough sleeping), le sans-abrisme et l’itinérance. On traite souvent un groupe de plusieurs personnes dormant à l’extérieur en groupe de campement.

2. Le sommeil à l’extérieur se fait parfois en groupe. On décrit parfois de tels groupes comme étant, entre autres, des campements ou des villages de tentes (tent cities). Les gens peuvent préférer dormir en groupe puisqu’ils croient que leurs nombres leur offrent de la protection.

3. Il existe plusieurs raisons possibles pour lesquelles les gens pourraient choisir de dormir à l’extérieur plutôt que dans un refuge. On compte parmi ces facteurs : un nombre insuffisant de lits ; les restrictions ; le vol ; la violence ; la transmission de maladies ; et la documentation requise pour accéder au refuge.

4. Les gens qui dorment à l’extérieur font face à des vulnérabilités importantes. Celles-ci incluent : l’exposition aux intempéries et à la météo extrême ; la violence physique et sexuelle ; le vol de propriété ; le risque d’incendie et d’inondation ; le manque de soins de santé ; le manque de soutien en matière de logement et le manque de l’aide au revenu.

5. Ces personnes ont également des durées de vie plus courtes que celles qui sont abritées dans les refuges d’urgence. Une étude récente effectuée à Boston a trouvé que le taux de mortalité (c.-à-d. la fréquence des décès dans une population donnée durant une certaine durée de temps) pour les gens dormant à l’extérieur était presque trois fois plus élevé que celui de toutes les personnes à Boston vivant en situation d’itinérance.

6. Plusieurs types de provisions et de services sont requis par les gens dormant à l’extérieur. Quelques exemples sont : de l’eau potable ; des couvertures et des vêtements appropriés pour le climat ; de la nourriture ; un accès aux toilettes et aux installations permettant de se laver le corps et les mains ; des produits hygiéniques féminins ; des services médicaux et pharmaceutiques ; des fournitures et des services de réduction des méfaits ; et du soutien pour les processus de demande d’aide au revenu et au logement.

7. Tout comme les campements peuvent prendre différentes formes, les réactions communautaires varient autant. Ce chapitre présente un survol des cinq principaux types de réponses : le déblayage sans ou avec peu de soutien ; le déblayage avec un soutien ; l’ignorance bénigne ; le consentement tacite ; et la sanction formelle.

8. Le sommeil à l’extérieur est un rappel flagrant du besoin de logements plus abordables avec des supports appropriés en travail social (p. ex., plus d’approches Logement d’abord). Quoiqu’il soit important de réagir rapidement et efficacement dans ces cas, il est important de ne pas perdre de vue le portrait global.

9. Ces situations exposent également plusieurs des limites des refuges d’urgence. Celles-ci génèrent un gène considérable parmi les travailleurs.euses du domaine de l’itinérance, les membres du public et les élu.e.s. Tandis que les refuges ont le potentiel de « contenir un problème » en gardant l’itinérance hors de vue, le sommeil à l’extérieur est très visible et force un débat public.

En conclusion. Ceci est un sommaire du troisième chapitre d’un manuel à auteur unique, interdisciplinaire et à libre accès ayant comme but d’offrir une introduction à l’itinérance pour des étudiant.e.s, des fournisseurs.euses de services, des chercheurs.ses, des décideurs.euses politiques et des intervenant.e.s. Tout le contenu du manuel est disponible gratuitement ici (en anglais seulement). Les chapitres seront téléversés au courant de l’année à mesure qu’ils sont complétés.

Je souhaite remercier Sylvia Regnier et Alex Tétreault pour leur appui avec ce billet.

Theory and homelessness

Theory and homelessness

Theory and homelessness

La version française de ce billet se trouve ici.

I’m writing an open access e-book on homelessness and have just released Chapter 2 titled “Theory and homelessness.” The PDF version of the full chapter is available here.

Ten things to know:

1. When researchers develop logical explanations of observed behaviour, we call it theory. That’s the focus of this chapter, which provides a formal definition of theory and then discusses how theory has evolved in the homelessness sector.

2. Theory helps us from being taken in by flukes. Theory helps us understand what leads to what—indeed, anyone wanting to change the way a pattern unfolds relating to some aspect of homelessness must appreciate theory.

3. Theory helps us focus. Our theoretical perspectives have a major impact on both what we focus on and what we overlook. As theory develops and as some perspectives become more popular than others, our thinking changes, as does the emphasis of researchers, funders, advocates, practitioners and policy-makers.

4. Researchers from different academic backgrounds (e.g., economics, social work, etc.) stress different theories when trying to explain homelessness. Their research will emphasize those factors that tend to mesh well with their own theoretical perspectives. This makes it essential for researchers from different academic backgrounds to collaborate with each other, across disciplines, to help prevent and overcome blind spots.

5. To illustrate the evolution of theory in the homelessness sector, this chapter provides an overview of key academic articles. Many studies—even academic ones—make no explicit reference to the word “theory.” Yet, almost all studies ultimately contribute to theory.

6. One study highlighted in this chapter is Kuhn and Culhane’s 1998 article about cluster analysis. It sheds light on the fact that a small proportion of persons in emergency shelters – i.e., the ‘chronic shelter stayers’ – account for a large majority of service use and costs. The article has therefore had the effect of encouraging policy-makers to focus on this group in order to reduce public costs.

7. Another article showcased in this chapter is Hwang’s 2000 article about high mortality rates among persons experiencing homelessness. It uses the term “mortality rate,” which measures the frequency of death in a population during a specific time frame. One of the study’s key findings is that mortality rates for Toronto men who use emergency shelters are much higher than for Toronto men who do not use emergency shelters. The study also identifies leading causes of death by age brackets.

8. A 2001 article by Quigley, Raphael and Smolensky is also highlighted in this chapter. An important takeaway from this study is that higher rent levels lead to more homelessness. Policy-makers wanting to reduce homelessness should therefore: a) strive to keep rent levels low; b) expect more homelessness when rent levels increase; and c) enhance homelessness prevention and response measures when rents are high.

9. The first academic article to use the term “Housing First” is also featured in this chapter. Authored by Tsemberis, Gulcur and Nakae, this 2004 article reports on results of the world’s first randomized control trial on Housing First. The randomized controlled study in question found very positive outcomes for Housing First participants compared with the ‘treatment first’ approach used elsewhere.

10. The chapter also shines the light on one of the first academic articles focused on trauma-informed care and homelessness. Written by Hopper, Bassuk and Olivet, this article defines trauma as “an experience that creates a sense of fear, helplessness, or horror, and overwhelms a person’s resources for coping.”

In sum. This is a summary of Chapter 2 of a sole-authored, open access interdisciplinary textbook intended to provide an introduction to homelessness for students, service providers, researchers, policy-makers and advocates. All material for this book is available free of charge here. Newly-completed chapters will be uploaded throughout the year.

I wish to thank Sylvia Regnier, Vincent St-Martin and Alex Tétreault for assistance with this blog post.

Theory and homelessness

Théorie et itinérance

Théorie et itinérance

An English-language version of this blog post is available here.

J’écris un livre numérique à libre accès portant sur l’itinérance et je viens de lancer le deuxième chapitre, intitulé « Théorie et itinérance ». La version PDF du chapitre intégral est disponible ici.

En voici 10 faits saillants :

1. Lorsque des chercheuses.eurs développent des explications logiques de comportements observés, on appelle cela une théorie. C’est sur cela que ce chapitre se penche, élaborant une définition formelle du concept et discutant de l’évolution de la théorie dans le secteur de l’itinérance.

2. La théorie aide à nous protéger du hasard. La théorie nous aide à comprendre comment une chose mène à une autre ; toute personne voulant changer l’expression d’un modèle qui se relie à un aspect de l’itinérance doit reconnaître l’importance de la théorie.

3. La théorie nous permet de nous concentrer. Nos perspectives théoriques ont un impact majeur sur ce que nous nous concentrons et sur ce que nous négligeons. À mesure qu’une théorie se développe et que certaines perspectives deviennent plus populaires que d’autres, notre pensée change, tout comme l’accent des chercheuses.eurs, des bailleurs de fonds, des défenseuses.eurs, des praticien.nes et des décideuses.eurs politiques.

4. Les chercheuses.eurs ayant de différents profils académiques (p. ex. science économique, service social, etc.) vont mettre l’accent sur différentes théories pour expliquer l’itinérance. Leurs recherches ont tendance à mettre l’accent sur les facteurs qui s’agencent davantage avec leurs propres perspectives théoriques. Il est donc essentiel que les chercheuses.eurs provenant de différents champs d’études collaborent d’une façon interdisciplinaire afin de minimiser et d’outrepasser les angles morts.

5. Afin d’illustrer l’évolution du cadre théorique employé dans le secteur de l’itinérance, ce chapitre offre un survol d’articles savants clés. Plusieurs études, même les études académiques, ne font aucune référence au mot « théorie ». Toutefois, presque toutes les études finissent ultimement par contribuer à la théorie.

6. Une étude explorée dans ce chapitre est l’article de 1998 de Kuhn et Culhane portant sur l’analyse typologique. Celui-ci nous éclaire au fait qu’une petite proportion de personnes dans les refuges d’urgence (p. ex. celles qui s’y retrouvent chroniquement) représentent la grande majorité des taux d’utilisation des services et des coûts associés. Cet article a donc eu l’effet d’encourager les décideuses.eurs politiques à se concentrer sur ce groupe afin de réduire les coûts publics.

7. Un autre article exploré est celui de Hwang (2000) portant sur le haut taux de mortalité parmi les personnes vivant en situation d’itinérance. Il emploie le terme « taux de mortalité » qui mesure la fréquence des décès dans une population donnée dans un cadre temporel donné. Une des conclusions clés de l’étude est que le taux de mortalité des hommes utilisant les refuges d’urgence de Toronto est beaucoup plus élevé que celui des hommes torontois n’utilisant pas ces refuges. L’étude a aussi identifié les premières causes de décès par tranche d’âge.

8. Un article de Quigley, Raphael et Smolensy datant de 2001 est également traité dans ce chapitre. Un constat important de cette étude est que des loyers élevés mènent à davantage d’itinérance. Les décideuses.eurs voulant réduire la fréquence de l’itinérance devraient donc : a) tenter d’assurer l’abordabilité des loyers ; b) s’attendre à des taux accrus d’itinérance lorsque les prix des loyers augmentent ; et c) renforcer les mesures de prévention et de modération de l’itinérance lorsque les loyers sont élevés.

9. Le premier article universitaire à utiliser le terme « logement d’abord » est également traité dans ce chapitre. Rédigé par Tsemberis, Gulcur et Nakae en 2004, cet article rapporte les résultats de la toute première étude aléatoire contrôlée sur le concept du logement d’abord. L’étude en question a produit des résultats très positifs pour les participant.e.s « logement d’abord » comparativement à l’approche « traitement d’abord » privilégiée ailleurs.

10. Ce chapitre jette également de la lumière sur un des premiers articles savants qui discute de traitements tenant compte des traumatismes subis et l’itinérance. Écrit par Hopper, Bassuk et Olivet, cet article définit un traumatisme comme étant une « expérience qui crée un sentiment de peur, d’impuissance ou de terreur et qui accable les ressources d’une personne à y faire face. »

En conclusion. Ceci est un sommaire du deuxième chapitre d’un manuel à auteur unique, interdisciplinaire et à libre accès ayant comme but d’offrir une introduction à l’itinérance pour des étudiant.e.s, des fournisseurs.euses de services, des chercheurs.ses et des intervenant.e.s. Toute la matière du manuel est disponible gratuitement ici. Les chapitres seront téléversés au courant de l’année à mesure que je les complète.

Je souhaite remercier Sylvia Regnier, Vincent St-Martin et Alex Tétreault pour leur appui avec ce billet.